Le Togo sous une Main de fer cachée dans un gant de velours

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eyadema et faure gnassingbe

Aux ordres de De Gaulle-Foccart, la Main togolaise a commencé ses opérations diaboliques dès l’aube des Indépendances. En 1963, après à peine trois ans d’indépendance, elle a fomenté le premier coup d’état en Afrique, avec en prime l’assassinat du Président démocratiquement élu.

Dans une République, alors qu’un Parti politique est créé et animé par des civils, la Main togolaise, en uniforme de Général, crée un parti à partir des casernes militaires et contraint tous les fonctionnaires de l’Etat à y adhérer. De gré ou de force, le fonctionnaire voit son salaire amputé d’une cotisation au Parti militaire.

Chaque cinq ans, il y a élection du Président. Parti unique, candidat unique. Dans tous les cas, les militaires veillent sur le scrutin et, pendant que certains comptent les bulletins de vote ici, d’autres comptent les morts tués dans les manifestions contre la fraude.

En février 2005, la Main-de-fer meurt. Mais elle a laissé des enfants. Parmi eux il y en a un qu’il estimait être le plus fort de tous. C’est lui que l’Etat-major de l’Armée est allé chercher pour l’installer dans le fauteuil laissé vacant par son père. Et depuis, tous les cinq ans, c’est en sa faveur que se comptent d’un côté les bulletins de vote et de l’autre les manifestants morts sous les balles des militaires.

Quand les amis du Togo tendent la main à la Main, ils ne sentent que la douceur du velours. Et pour certains d’entre eux, c’est le demi-dieu de l’Afrique. Mais pour les nationaux, ceux que cette Main a rendu pauvres, ceux qu’elle a envoyés en exil ou dans la Méditerranée, ceux qui croupissent dans ses prisons sous la torture ou ceux que la mitraille militaire a envoyés dans les cimetières, pour tout ce monde la Main forte togolaise est une main de fer qu’ils ne souhaitent à aucun autre peuple africain.

Une telle Main, quel que soit le velours constitutionnel avec lequel on l’habillera, restera une main de fer quoi qu’en disent ses zélateurs souvent arrosés de cadeaux puisés dans le sang des Togolais.

Zakari Tchagbalé

Source : 27Avril.com