Le président zimbabwéen Robert Mugabe a annoncé ce samedi 7 octobre un prochain remaniement de son équipe gouvernementale. Lors d’une réunion avec le groupe parlementaire de la Ligue de la Jeunesse de son parti, le ZANU-PF en proie aux luttes internes de succession, le chef de l’Etat a annoncé qu’il y aura des départs.
Le Zimbabwe aura un nouveau gouvernement la semaine prochaine. Et tout semble être déjà fixé pour le président Robert Mugabe. D’après la radio publique du Zimbabwe, le chef de l’Etat nonagénaire a laissé entendre, lors d’une réunion avec le groupe parlementaire de la Ligue de la Jeunesse de son parti, le ZANU-PF, que certains de ses ministres quitteront le gouvernement.
L’annonce de Mugabe intervient à un moment où, probable candidat à sa propre succession pour les élections de 2018, celui-ci voit ses lieutenants s’entredéchirer pour lui succéder au parti. Sur ce point, le chef de l’Etat zimbabwéen ne s’est pas caché.
En effet, conscient de cette guerre intestine, Robert Mugabe a appelé la jeunesse du parti à la discipline et à éviter la violence politique et ethnique. «C’est sur cette note que je recommande de nouveau aux jeunes d’abandonner les abus de drogues et d’alcool, ainsi que de violence politique et ethnique», s’est ainsi exprimé le chef d’Etat le plus âgé d’Afrique. Mugabe a continué en exhortant la jeunesse à adopter les technologies de l’information et de la communication et à les utiliser pour le développement du parti et de la nation en général. «Les jeunes ne doivent pas abuser de ces plates-formes et devraient donc éviter de suivre et soutenir ceux qui ont préconisé la politique de changement de régime», a-t-il poursuivi.
A quelques mois des élections générales dans le pays, le patriarche zimbabwéen a aussi invité les jeunes à s’inscrire sur les listes du prochain scrutin. La technologie biométrique d’inscription des électeurs sera utilisée pour la première fois dans le pays.
Des défis économiques en perspective
A l’instar du gouvernement actuel qui sera remanié la semaine prochaine, la nouvelle équipe aura de lourdes tâches à accomplir. Elle aura pour responsabilité première de relever économiquement le pays. Manque de liquidité, difficultés climatiques comme la sécheresse, politiques gouvernementales décriées comme néfastes aux entreprises, crise aggravée des cours des matières premières… Le Zimbabwe a connu plusieurs difficultés depuis l’année dernière, où les autorités étaient obligées de revoir les prévisions de croissance économique à la baisse à 0,6 %, le pire taux depuis 2009. Sur le plan du chômage, des économistes parlent de plus de 80%, tandis que l’agence officielle des statistiques zimbabwéennes situe ce taux à 11%.
Cependant, malgré les difficultés, Patrick Chinamasa, ministre zimbabwéen des Finances, avait annoncé que le PIB global du Zimbabwe devrait légèrement croître pour atteindre 1,7% cette année. Une croissance qu’il a conditionnée à un redressement modéré des cours internationaux des matières premières, d’une réalisation fructueuse des projets d’investissement prévus, de l’efficacité des réformes pour faciliter les affaires, et d’un retour à la normale ou une augmentation des pluies.
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