Un pays surarmé pour la répression ?

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Image illustrative

L’information a fait grand bruit au début de ce mois de mai. Le projet d’achat de cinq hélicoptères de type gazelle par l’Etat togolais pour, dit-on, la surveillance des frontières face aux menaces terroristes et à la recrudescence des aces de piraterie dans le Golfe de Guinée.

Selon le confrère panafricain Jeune Afrique, une licence d’exportation a été bien délivrée en décembre 2016 et le 20 avril dernier, la Commission interministérielle pour les exportations d’armes a semblé valider le principe de cette vente d’un montant total de plus de 13 milliards FCFA.

Mais dans la foulée, le ministre des Affaires étrangères français d’alors Jean-Marc Ayrault se montrait très réticent car il craignait que le pouvoir n’utilise ces hélicoptères contre des civils ou des opposants comme cela avait été le cas avec des appareils de fabrication française en février 2008 à Douala au Cameroun et le 31 août 2016 au Gabon lors de l’attaque du QG de campagne de l’opposant Jean Ping.

Jean-Marc Ayrault n’étant plus aux affaires et remplacé par Jean-Yves Le Drian qui avait soutenu le projet alors qu’il était ministre de la Défense sous François Hollande, le Togo pourrait être livré et pour quelles fins ?

Il se rapporte que le Togo est un pays surarmé et chaque année, le budget de la défense connaît une hausse conséquente. A une année des élections législatives et au regard de la résistance face aux réformes politiques, le doute de l’ancien ministre des Affaires étrangères français quant à la répression des opposants et civils n’est que bien fondé. Dans un pays où tous les secteurs sociaux sont en crise, l’achat d’armement est-il une priorité ?

En matière de surveillance des 55 km de côtes, le Togo disposerait de deux (2) patrouilleurs neufs RB33 et de deux (2) anciens en plus de deux (2) embarcations de type Defender, n’est-ce pas largement suffisant ? Après tout, ce sont les effets de la boulimie du pouvoir.

Source: Le Correcteur N°763

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