En plus du délestage qui touche l’ensemble du pays depuis plusieurs jours sans explication, les Togolais font désormais face à une pénurie généralisée du carburant dans le pays. Trouver quelques litres d’essence pour faire tourner sa voiture ou moto est devenue un véritable parcours de combattant pour les citoyens. Les longues files sont visibles devant les rares stations d’essence qui en disposent encore.
Dans un communiqué rendu public ce lundi 13 mai 2024, la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale attribue cette conjoncture à un dysfonctionnement dans la distribution. “Mme le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale porte à la connaissance de la population que suite aux perturbations constatées dans l’approvisionnent de certaines stations-service, il a été relevé des zones de tension sur le réseau de distribution de produits pétroliers ces derniers jours sur le territoire national.
Elle tient à informer la population que des dispositions diligentes sont prises pour un retour rapide à la normale “, peut lire dans le communiqué qui met en garde les éventuels auteurs de spéculation.
Ce communiqué laconique ne renseigne pas l’opinion sur les vraies raisons de la pénurie. Selon des sources bien autorisées contactées par la Rédaction, autant au ministère de l’Economie et des Finances que celui du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale; cette pénurie de carburant qui frappe en plein fouet le pays est la résultante d’une dette colossale du gouvernement togolais envers les fournisseurs qui refusent cette fois-ci de livrer la marchandise sans leur due.
Nos interlocuteurs n’ont pas voulu en dire plus sur le montant réel de cette dette. Ils se sont contentés de nous informer que le pays traverse une grave crise financière et que le peu d’argent qui rentre sert à faire fonctionner l’Administration et à payer les salaires.
Depuis une semaine, les fournisseurs refusent de livrer notre pays et le peu de diesel disponible sert à faire tourner Contour Global pour pallier un peu au délestage qui perdure. Le Nigeria et le Ghana ayant drastiquement réduit également leurs quotas de fourniture de courant au Togo, là aussi pour des raisons de dettes impayées. Les jours à venir risquent d’être encore plus difficiles, compte tenu de l’incertitude politique.
Le dernier appel de fond du Togo sur le marché financier international n’a rapporté que 30 milliards de FCFA alors que l’État était à la recherche de 80 milliards. Les recettes de l’OTR et du port ne suffisent plus, tant une partie tombe dans l’escarcelle de la corruption.
Pour pallier à la crise de carburant, les autorités sollicitent des intermédiaires pour trouver des solutions provisoires, le temps de se mettre en règle avec les fournisseurs.
L’importation du carburant au Togo s’est toujours déroulée dans l’opacité totale. En 2020, la Rédaction à éventrée un scandale de détournement de plus de 500 milliards de FCFA en une dizaine d’année par un réseau composé des autorités et la famille Adjakli, père et fils.
Un audit piloté par l’Inspection générale des Finances a confirmé les faits, mais le rapport a été mis au placard et les journalistes poursuivis et condamnés par les tribunaux aux ordres du régime.
La pénurie actuelle vient relancer le débat sur l’opacité qui entoure l’importation de ce produit. Les Togolais craignent une augmentation du prix à la pompe dans les prochains jours, même si le communique laconique du ministre en charge du Commerce le nie.
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com