L’opposition togolaise a poursuivi ce mercredi ses manifestations pour réclamer un retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle. Une journée décrétée comme celle de l’« ultime avertissement » par les leaders de la contestation.
Des milliers de militants de l’opposition ont investi les rues de Lomé ce mercredi 4 octobre pour le premier round de deux jours de nouvelles manifestations pour notamment « exiger le retour à la Constitution originelle du 14 Octobre 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger ».
Maintien des positions
Les cortèges ont démarré de trois points vers un unique point de convergence, à la plage de Lomé. Les pancartes, les mêmes messages que lors des précédentes manifestations. « Libération du Togo, c’est maintenant » ; « Togo debout » ; « En aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats »…
Nous allons marcher jusqu’à obtenir satisfaction de nos revendications
Dans les cortèges, l’ambiance est bon enfant, les forces de l’ordre se tenant à bonne distance des manifestants. « Nous allons marcher jusqu’à obtenir satisfaction de nos revendications, il est hors de question de faiblir maintenant », confie Justin Mensah, militant de l’Alliance nationale du changement (ANC).
Recul de la mobilisation
Depuis la démonstration de force de début septembre, on note un essoufflement du mouvement, notamment dans la capitale. Tandis qu’à Mango, dans l’extrême nord du pays, aucun attroupement n’a été constaté ce mercredi. Une démobilisation que les inconditionnels de l’opposition expliquent par la crainte de la répression exercée par les forces de l’ordre.
« Nous devons conclure la lutte et c’est le moment où jamais », a lancé Tikpi Atchadam -toujours porté en héros par la foule – lors d’une courte intervention à l’issue de la manifestation à Lomé.
La Cedeao et l’UA réagissent
Dans un communiqué conjoint publié en début d’après-midi de ce mercredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao, l’Union africaine (UA), le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ont pris acte « de l’adoption du projet de loi constitutionnelle visant à modifier les articles pertinents de la Constitution togolaise ».
Les trois organisations ont appelé « le gouvernement à fixer une date pour l’organisation du référendum sur le projet de loi constitutionnelle » et ont encouragé « l’opposition à saisir cette occasion pour faire avancer les réformes constitutionnelles ».
Pour sortir le pays de la crise, des personnalités, dont le Secrétaire général de l’ONU, ont demandé aux acteurs politiques de privilégier la voix du dialogue. Un appel réitéré par la Cedeao, l’UA et l’UNOWAS, qui demandent aux acteurs de « poursuivre le dialogue (…) conformément aux aspirations légitimes du peuple togolais ».
« Marche de la colère » ce jeudi
Un appel rejeté par les manifestants qui estiment que « le régime dispose des moyens pour manipuler les résultats des consultations électorales ».
A noter que, cette fois, et pour la première fois depuis le début des manifestations, la connexion internet mobile n’a pas subi de restriction sur l’ensemble du territoire togolais. Signe annonciateur d’une amorce de dégel dans le pays ? Réponse ce jeudi, lors de la « marche de la colère » décrétée par la coalition de l’opposition.
Jeune Afrique