Togo: Six ans de décentralisation à Badou, Un sempiternel abattoir toxique qui dérange

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Il tue lentement mais sûrement la population de Badou, précisément les habitants du quartier Djidjolé et tout citoyen lambda qui consomment la viande de bœufs abattus sur l’indésirable site installé par la municipalité de Badou. Les grincements de dents et les jérémiades n’en finissent pas. Ce site d’abattage infeste scintille par sa saleté innommable et propage dans la nature des odeurs pestilentielles.

De ce que l’on sait, les abattoirs ont pour but de permettre le contrôle sur la qualité des viandes, de prévenir les dangers de l’abattage des animaux et de garantir la salubrité publique par la concentration en un même lieu des mesures de surveillance et de propriété.

Il est donc clair que les exigences qui encadrent les lieux d’abattage des animaux ont une seule finalité, la sécurité, la garantie de la salubrité et la santé publique.

Ainsi, toute autorité soucieuse de la vie de sa communauté est censée prendre des dispositions nécessaires à cette fin, sauf celle animée par des intentions douteuses et égoïstes.

Il est important de préciser que depuis presque six ans, le Togo a marqué une étape dans la gouvernance locale : la décentralisation.

Cette façon de choisir les décideurs au plan local par la population et pour la population donne la latitude à l’administration locale de prendre en mains certaines préoccupations des administrés. Il s’agit là « des compétences propres ».
Parmi le lot important de ces compétences se retrouve la gestion des abattoirs. Point de doute à nourrir sur les réelles intentions des autorités locales qui depuis plus de 20 ans, gardent un mutisme criminel face à l’enfer que vivent les habitants du quartier Djidjolé à Badou.

Malgré les cris de détresse, les interpellations et dénonciations de la population sur le caractère dangereux de l’abattoir de Badou, tout porte à croire que la municipalité de la ville est loin de prendre ses responsabilités pour protéger ses administrés.

Il s’agit là d’un abattoir sans robinet, des bœufs attachés en plein air, les excréments et le sang exposés aux alentours du bâtiment et les intestins lavés délibérément dans une rivière qui dessert les habitants de ce quartier de la ville de Badou en eau de boisson. Le risque de l’insécurité lié à l’abattage des animaux à Badou est grand pour la population.

Consciente des risques sanitaires graves auxquels sont exposés les riverains, la Direction Préfectorale de la Santé Wawa, après interpellations des habitants du quartier, d’OPS-AFRIQUE et les regards des médias sur le sujet, réagissait dans un rapport en mars 2024 qui fait l’état des lieux de la situation en invitant la mairie de Badou à fermer l’abattoir.

Malgré ces multiples facteurs qui expliquent le caractère dangereux de l’état de l’abattoir de Badou qui rend l’air irrespirable et l’eau imbuvable pour cause de pollution ; qui occasionne de surcroît une insalubrité criarde et une exposition à l’insécurité, la mairie de Badou reste droit dans ses bottes et ne prend aucune mesure, alors qu’elle collecte inlassablement des taxes sur cet abattoir depuis plus de 20 ans.

La population n’a qu’un seul recours, se tourner vers Dieu pour demander une bonne santé dans une atmosphère pleine d’odeur, de saleté et d’exposition à des maladies dangereuses.

Vivement que la gouvernance du coq à l’âne s’arrête dans Wawa 1 pour faire place à de réelles réponses aux aspirations profondes des populations.

Basile Amenuveve
Éditorial, 06 juillet 2024
via FB de Aziadouvo Zeus

Source : 27Avril.com