Rien ne va chez les travailleurs de Scan Togo ou du moins chez la majorité des 600 personnes employées par cette société ! Alors qu’une première partie d’entre eux, environ 200 permanents directement embauchés par la société, sont bien traités, la deuxième catégorie, notamment les 400 travailleurs contractuels, croupissent dans la misère. Salaires très dérisoires, protection sociale inexistante, accès interdit à l’infirmerie et à la cantine de l’entreprise, voilà quelques unes des injustices que subissent ces employés et que le SYDEMINES (Syndicat démocratique des mines) du Togo a tenu a rendre public lors d’une rencontre avec les médias ce mardi, avec l’appui de l’ONG SADD (Solidarité Action pour le Développement Durable).
A en croire le SYDEMINES, les 400 employés marginalisés ont été embauchés sans contrat écrit sur demande de SCAN TOGO par les tâcherons, notamment la société ETGM qui cherchent les candidats répondant à la description et aux exigences des postes disponibles. Une fois cette tâche d’embauche terminée, les travailleurs retenus sont mis à la disposition exclusive de SCAN TOGO qui les emploie dans ses ateliers et sur ses chantiers. Ainsi, grâce à leur travail, l’entreprise a pu atteindre ses objectifs. De 1 million de tonnes de clinker en 2015, la production est passée à 1,5 millions de tonnes en 2017.
Seulement voilà, à la fin du mois, SCAN-TOGO vers une fraction du salaire dû à un employé permanent au tâcheron ETGM pour le travailleur contractuel pour le même poste de travail et la même technicité. Pire, le tâcheron prélève sa commission avant de payer ce qu’il veut et quand il veut au travailleur contractuel. Une pratique contraire aux dispositions du Code du travail qui interdit ce genre de prélèvement aux dépens des travailleurs. Cette situation perdure chez certains travailleurs depuis quatre ans déjà, soit depuis le démarrage de SCAN TOGO.
Par ailleurs, Kodjovi Sedonou, Secrétaire Général Adjoint du SYDEMINES, fera savoir que les travailleurs contractuels de SCAN TOGO ne sont pas déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale. En plus de percevoir leurs salaires dérisoires (40 000 Fcfa) tardivement (parfois après 60 jours de travail), ils n’ont pas accès aux équipements de protection sociale et sont interdit d’accès à l’infirmerie et à la cantine.
Les 400 travailleurs marginalisés dénoncent donc une violation de la législation sociale togolaise et en appellent au Conseil d’Administration du groupe Heidelberg Cement et aux premiers responsables de SCAN TOGO pour que cessent ces pratiques.
Réagissez: http://www.africatopforum.fr
TogoTopInfos.com