« J’ai appris avec une immense tristesse le décès de M. Amadou Gon Coulibaly, Premier Ministre, chef du Gouvernement de Côte d’Ivoire, un homme d’Etat et un ami du Togo. Puisse-t-il reposer en paix ! Au nom du peuple togolais et en mon nom propre, je présente les sincères condoléances à sa famille et au peuple frère de Côte d’Ivoire », avait posté le chef de l’Etat togolais sur sa page Facebook. C’était seulement quelques minutes après l’annonce du décès de l’homme d’Etat ivoirien.
Bien évidemment, la solidarité est une des valeurs chères à l’Afrique et ses peuples, et ce message de compassion de Faure Gnassingbé à l’endroit du peuple ivoirien doit être plutôt salué. Mais ce qui est curieux dans cette histoire, c’est cette indifférence notoire du locataire de la Marina envers ses propres gouvernés.
Depuis le décès ses deux anciens Premiers ministres Edem Kodjo et Me Yawovi Agboyibo, nombreux sont ces Togolais qui ont attendu une réaction de la part du chef de l’Etat. Mais que nenni. Il n’a pas trouvé nécessaire de leur rendre un hommage mérité. Et pourtant, ce sont aussi deux hommes d’Etat (pas des moindres) qui ont passé une partie de leur vie à lutter pour l’avènement de la démocratie au Togo et qui ont servi son pouvoir.
Faure Gnassingbé n’a jusque-là rien dit à leur sujet. Lui qui aime montrer à toute la planète qu’il a un grand cœur, n’a fait montre de compassion envers les familles de ces deux illustres disparus, à part un communiqué que le gouvernement a publié. C’est à croire qu’il ne les connaît même pas.
Mais le voilà en train de rendre hommage à un autre, un homme d’Etat d’un pays étranger. Quel paradoxe !
Faure Gnassingbé semble plus touché par le décès d’Amadou Gon Coulibaly que par la mort de ses deux anciens Premiers ministres, Edem Kodjo et Me Agboyibo qui l’ont servi. Pour de nombreux observateurs, ce comportement prouve à suffisance que les Togolais n’ont pas assez de place dans son « grand cœur ».
On se rappelle encore quand il était « Charlie » dans les rues de Paris. Alors qu’au même moment, des innocents Togolais tombent sous les balles assassines de la soldatesque, sans que le « prince » ne réagisse. C’est aussi ça le Togo sous le règne cinquantenaire.
Godfrey A-
Source : icilome.com