La digitalisation des services publics doit normalement aller de paire avec l’équipement de l’administration, surtout si l’on veut promouvoir l’image d’une institution. Les images, en particulier celles qu’on publie sur les plateformes de médias sociaux, doivent refléter la qualité des services publics, et donc honorer le pays. Les images ont une capacité unique à capter l’attention, à inspirer le respect et l’admiration, bien au-delà de ce que les simples messages textuels peuvent montrer. C’est un effet psychologique que les influenceurs du web ont rapidement assimilé, investissant des sommes colossales dans des séances photo extravagantes pour se démarquer et faire sensation sur des plateformes telles qu’Instagram, Twitter, Facebook (Meta) et Pinterest.
Cette tendance ne se limite pas au monde des influenceurs. Les grandes entreprises et institutions, soucieuses de leur réputation en ligne, ont elles aussi saisi l’importance cruciale de l’image. Elles n’hésitent pas à investir dans des équipes de professionnels du marketing digital, composées d’un Chief Digital Officer, d’un Community Manager, de photographes professionnels, de designers, et autres experts en communication. Ces équipes sont chargées de surveiller, vérifier, corriger et analyser chaque contenu avant sa diffusion sur la toile, garantissant ainsi une image en adéquation avec leurs valeurs et objectifs.
Même au sein du gouvernement togolais, sous l’administration de Victoire Tomégah-Dogbé, cette notion n’a pas été négligée. La création d’une cellule de communication à la Présidence de la République, avec l’arrivée de dame Reckya Madougou, témoigne de cet effort. Cependant, l’optimisation de l’image publique ne semble pas être une préoccupation partagée par tous les ministères. Il suffit de voir les images de qualité médiocre publiées sur les réseaux sociaux, sur les comptes officiels de ces ministères, pour se mettre à l’évidence. C’est à croire que ces ministères n’ont aucune notion de l’importance des images sur les médias sociaux à l’ère du numérique.
Un exemple criant de cette lacune est le compte Twitter du ministère de la Santé, qui a récemment suscité l’indignation. Les photos prises lors de la passation de service entre le nouveau ministre de l’Accès universel aux soins, Jean Marie Tessi, et son prédécesseur, Agba Assih, sont tout sauf professionnelles. A n’en point douter, ces images ont été prises à l’aide d’un smartphone, probablement un modèle ancien ou bas de gamme, voire un téléphone de marque chinoise. La résolution était si faible, et la luminosité si médiocre, qu’il était presque impossible de distinguer les visages des personnes présentes.
Publier de telles images sur les réseaux sociaux ne fait en aucun cas honneur à une institution aussi cruciale que le ministère de la Santé. Cela dénote un amateurisme regrettable et un manque d’investissement dans la communication. Alors que le monde évolue vers une ère numérique de plus en plus visuelle, il est impératif que les institutions gouvernementales comprennent l’importance de soigner leur image en ligne, tout comme les influenceurs et les entreprises l’ont fait depuis longtemps.
Source : icilome.com