Togo: Dégâts des carrières sauvages dans le Vo, un élève mort noyé

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élève noyé dans une carrière à vogan, Togo

Voilà deux semaines déjà que la rentrée scolaire 2023-2024 a commencé au Togo. Mais les élèves de la classe de 3ème au CEG Agotékpè dans la Commune Vo3 n’ont plus retrouvé leur camarade Akoesso Koffi Benjamin. Malheureusement, ils ne le reverront plus. Il est déjà six pieds sous terre. La nouvelle de la disparition de cet ambianceur hors pair au sein et en dehors de l’établissement continue d’alimenter les débats. La mort dans l’âme, la population de Logodome dans la Commune Vo1 a conduit son fils Akoesso Koffi Benjamin à sa dernière demeure le 13 septembre 2023 dans l’amertume, la désolation et l’angoisse.

Trois jours plus tôt, le jeune élève a quitté la maison vers 14 heures pour se rendre au champ à Djogbe à quelque 2 km du village et n’est plus revenu. Trois jours durant, la famille a engagé des recherches partout sans le retrouver. Puis vint ce mercredi noir vers 11h30 heures, un corps sans vie a été aperçu par trois cultivateurs du village sur le sentier qui mène à Djogbe où se trouve le champ de la population de Logodome. Etant au courant de la disparition de Benjamin depuis trois jours, sa famille a été alertée. La Gendarmerie de Djrékpo a été saisie pour le constat.

Un rapport d’expertise légale dressé le même jour par AMEGNAGLO KOAMI, infirmier diplôme d’Etat, Responsable de l’Unité de Soins Périphérique de DAGBATI dont la Rédaction a obtenu copie, indique que «sur les lieux, le corps sans vie du jeune homme était en position ventrale au-dessus de l’eau. Après un examen physique du corps à la sortie de l’eau, on note une décomposition du corps avec une desquamation de la peau faisant voir une collection du sang au niveau du coup et au niveau des aisselles et quelques fissures au niveau de la tête. Notons que tous les organes génitaux et les organes de sens comme les yeux, le nez et les oreilles sont en place. Au vu de tous ces signes, nous émettons que le jeune homme a subi une agression physique avant d’être jeté dans l’étang entrainant la mort. » Une conclusion que plusieurs proches de la victime contestent. Ils pointent plutôt du doigt les dégâts des carrières sauvages.

En effet, le corps du jeune homme a été retrouvé dans un trou béant occasionné par ces carrières sauvages. « Au fait, le trou est situé au beau milieu du sentier que nos parents pratiquent depuis des années jusqu’à nos jours. Le trou a une profondeur qui dépasse deux mètres. Il n’a pas de pente vers le côté qui s’est débouché sur la route en question. Cela peut surprendre tout usager surtout qu’il pleut ces derniers temps. Nous pensons que notre frère s’est noyé. Nous avons déjà alerté sur le danger que constituent ces carrières sauvages dans notre préfecture. Benjamin s’ajoute malheureusement à la liste des autres victimes » se lamente un habitant du village. Un autre d’ajouter « cela coûte quoi de refermer ces trous après l’extraction des graviers ? Trop c’est trop. »

L’extraction illégale et sauvage de sable et de graviers dans la Préfecture de Vo reste une triste réalité avec pour conséquence la dégradation des routes et la mise en demeure d’occupants aujourd’hui dos au mur. Fait surprenant, s’agissant surtout du sable dans les villages d’Attivé, Kpotavé, Atétémé, Agotékpé, Toka, Tigoé, Kpakpladjévé, tous situés dans les communes Vo 3 et Vo 4, cette activité rondement menée n’a pas été avalisée par la Direction Générale des Mines et de la Géologie (DGMG) qui n’a pas donné de permis d’exploitation de sable à aucune des sociétés dans la Préfecture.

Doit-on le rappeler, l’exploitation du sable à des fins opaques des terres qui devraient servir à l’agriculture et autres activités de développement dans lesdits milieux est un drame écologique et économique en ce sens qu’une bonne partie des terres de cette Préfecture a été déjà détruite par le phosphate. Les paysans sont privés de terres arables, ce qui occasionne la misère permanente de la population. Avant de faire l’exploitation du sable, l’on doit avoir du permis d’exploitation qui prenne en compte les exigences environnementales. Aujourd’hui, le peu de terre qui reste, que les populations doivent exploiter pour l’agriculture et autres activités de développement sont en train d’être dégradées profondément par l’exploitation de sable.

Il importe que des dispositions idoines soient prises pour remblayer les trous béants laissés par ces carrières pour préserver les champs de cultures et la vie de la population.

Kokou Agbemebio

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com