Togo – Présidentielle 2020 : Agbéyomé Kodjo saisit le président en exercice de la CEDEAO

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Agbeyome-Kodjo

Le “président Démocratiquement élu” du Togo, Dr Agbéyomé Kodjo vient d’adresser une lettre ouverte au chef d’Etat de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la CEDEAO. Le candidat à l’élection présidentielle du 22 février 2020 y revient sur la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO condamnant le 24 mars 2022, le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé à le rétablir dans ses droits et faire des réparations dans un délai de trois mois expirés le 23 juin 2022. Lecture !

LETTRE OUVERTE DU 18 AOUT 2022 DU PRESIDENT LEGITIME DU TOGO, SE DR GABRIEL AGBEYOME MESSAN KODJO, AU PRESIDENT EN EXERCICE DE LA CEDEAO, SE UMARO SISSOCO EMBALO

« Les grandes nations naissent dans la foi et l’enthousiasme. Elles meurent dans l’incrédulité et le cynisme. » Alfred Noyes, Discours aux étudiants en 1939

Excellence,

Au moment où plus que jamais la Souveraineté des Peuples est au cœur des équilibres mondiaux actuels et que doit être mise en perspective avec sagacité et compter la force géopolitique que représente l’Afrique subsaharienne, il me plaît de vous adresser mes vœux de plein succès dans votre délicate mission à la tête de notre Organisation communautaire, la CEDEAO.

Au rang des graves crises politiques et géopolitiques qui font actuellement de notre espace communautaire le point pivot de la Renaissance africaine, figure le bicéphalisme politique à la tête du Togo né de l’élection présidentielle du 22 février 2020. Déjà le 03 février 2022, j’interpellais dans une lettre ouverte avec preuves à l’appui l’ensemble des chefs d’État de la CEDEAO sur le quintuple coup d’État électoral, militaire, judiciaire, médiatique et diplomatique opérée à l’issue de la dite présidentielle afin que justice soit faite au Peuple togolais.

C’est le lieu de féliciter les Juges de notre Organisation communautaire qui ont honoré notre continent en prononçant le droit à travers l’arrêt No ECW/CCJ/JUD/11/2022 du 24 mars 2022 condamnant le Togo et subséquemment Faure Gnassingbé qui a tenté de me suborner après cet énième coup de force qui a bousculé le code électoral, l’agenda de la CENI et violé la sacralité des votes des populations togolaises frustrées à qui a été imposé depuis mars 2020 l’état d’urgence permanent sous prétexte du covid19 et du terrorisme djihadjiste.

 La gravité de la crise togolaise se saisit à travers l’ampleur de la débâcle de Faure Gnassingbé qui s’est autoproclamé vainqueur le 23 févier 2020 pour un quatrième mandat consécutif par une inversion des scores issus des urnes 24 heures après le scrutin, chose inédite dans l’histoire électorale du Togo. Ainsi la seule famille Gnassingbé totalise à ce jour 55 ans de pouvoir.

Selon la loi électorale aucun résultat provisoire officiel ne peut être proclamé sans avoir réuni l’ensemble des procès-verbaux pour un recensement général des suffrages, ce qui matériellement est impossible en une journée au Togo vu l’état des infrastructures routières du pays.

En raison de la colère populaire contre cet énième coup d’État, Faure Gnassingbé dépêcha auprès de ma personne un de ses ministres porteur de ce message clair : « nous avons volé ta victoire, tu ne peux nous envoyer en prison, car nous avons le monopole du contrôle des forces de défense et sécurité, accepte le poste de Premier Ministre et Faure Gnassingbé lui-même te remettra une Valise ».

Un autre ministre m’exhorta par l’entremise de mon avocat à abandonner mes revendications, pour l’arrêt de la procédure judiciaire infondée contre ma personne afin de bénéficier de l’offre présidentielle.

Le Groupe des Ambassadeurs des pays occidentaux confirma la victoire éclatante du Peuple togolais mais confessa son impossibilité à défendre le verdict des urnes alors qu’il avait en possession tous les messages de félicitations saluant l’Alternance émanant des partis politiques et de la société civile, car il faisait l’objet de chantage et des menaces de la part de la dictature néocoloniale cinquantenaire qui n’a pas envie de respecter le Souverain choix du Peuple togolais.

 Mon refus de subornation a entraîné des actes abjects et dégradants de violence sur les membres de ma famille, mes proches, mes collaborateurs et des jeunes Patriotes avec des fortunes diverses, prison, torture, viol, contrôle judiciaire, ce jusqu’à jour. En raison de récurrentes menaces de mort sur ma personne, je me suis mis à l’abri depuis plus de deux ans, il en est de même du Patriarche de la Nation, Doyen du corps épiscopal, Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, refugié en Suède avec son assistant, M. Marc Mondji.

Saisie du dossier en 2020, la Cour de Justice de la CEDEAO a condamné le 24 mars 2022 Faure Gnassingbé à me rétablir dans mes droits et faire des réparations dans un délai de trois mois expirés le 23 juin 2022. Jusqu’à ce jour aucune diligence n’a été accomplie.

Faut-il rappeler l’instrumentalisation et la perversion du droit international dans cette grave crise à travers le coup d’État diplomatique visant à flouer les populations togolaises par des reconnaissances illicites, abusivement diffusées par Radio France Internationale (RFI). Emmanuel Macron affirmera au lendemain de la diffusion de cette reconnaissance apocryphe que : « ni la France, ni l’Allemagne, ni l’Union Européenne ne l’ont reconnu ». Le député français Sébastien NADOT de la Commission des Affaires étrangères du parlement français relevant qu’aucune trace de la prétendue lettre de félicitations d’Emmanuel Macron ne figure sur les sites de l’Elysée, du Quai d’Orsay et de l’Ambassade de France au Togo comme de coutume, a poursuivi ses investigations à Bruxelles et à Berlin, avant de conclure à un coup d’État électoral avec le soutien de l’Armée. Il interpella donc le Président français et lui demanda de dénoncer la forfaiture notamment l’imitation de sa signature sans aucune suite à sa requête au nom du Peuple français. Treize mois après le scrutin, Faure Gnassingbé fut reçu à l’Elysée le 9 avril 2021 dans le mépris de la Souveraineté réaffirmée du Peuple togolais contrairement aux idéaux démocratiques tant proclamés par la France, la Francophonie, l’UE et l’ONU.

Le Peuple togolais est Debout, résolument en Marche avec Foi à la suite de Dieu et du Patriarche de la Nation, SE Mgr P. F. Kpodzro vers la reconquête de sa Souveraineté intégrale.

L’énucléation de cette crise politique sans précédent constitue un impératif éthique pour la CEDEAO, ce d’autant plus que c’est du Togo que provient l’anomalie qui a introduit la grave infection maligne de la stabilité politique dans notre sous-région que vous souhaitez guérir.

A ce tournant particulier de l’histoire de l’Humanité avec l’émergence d’un monde multipolaire, seul et rien que seulement un traitement étiologique conséquent et vertueux des crises politiques et géopolitiques redonnera vie et perspectives aux États membres de la CEDEAO.

On ne répond pas à la dystopie par une utopie qui se transformerait vite en dystopie à son tour. On y répond par le règne de la vérité et le respect du réel, et cela s’entend dans le cas d’espèce par l’exécution de l’arrêt No ECW/CCJ/JUD/11/2022 du 24 mars 2022 de la Cour de Justice de la CEDEAO avec le transfert pacifique du pouvoir au Président démocratiquement élu en toute Souveraineté par le Peuple togolais.

Revêtu de la légitimité des urnes, je voudrais pouvoir compter sur votre sens de la responsabilité, de la justice, de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance dans notre espace communautaire, et vous prie de croire en l’expression de ma très haute considération.

Dr Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo
Président Démocratiquement elu

Source : icilome.com