Pour certains, c’est le syndrome de Stockholm qui se traduit par la perte de son sens critique, la victime ne remet en cause aucun des actes de l’agresseur. Une empathie positive à l’égard de son ravisseur, la victime s’identifie à son agresseur. Un cautionnement des actes de l’agresseur d’un point de vue éthique et moral.
Pour d’autre, le taux élevé d’abstention aux législatives et régionales du 29 avril 2024 traduit la lassitude et l’indifférence vis-à-vis des élections au Togo. Un régime vieux de 58 ans fait-il le bonheur des Togolais ?
Quoi qu’il en soit, qu’est-ce qui peut décider des Togolais à renouveler leur confiance au pouvoir RPT devenu UNIR ?
Objectivement, rien. Depuis 2018, les droits de manifestations des forces démocratiques sont bafoués rendant quasi impossible l’aboutissement de toute initiative visant à se faire entendre de la population. Il s’ensuit un musèlement constant des activités de partis politiques et des organisations de la Société Civile pendant que le parti au pouvoir se voit dérouler le tapis rouge à travers le Togo. Il est constant de rappeler que le chronogramme de ce double scrutin est tenu secret par Gnassingbé Faure et son groupe avec les reports puérils de dates enregistrés .Quant au financement public de la campagne électorale, les fonds n’ont été disponibles qu’à quelques jours de la fin de cette campagne. Au même moment, tous les moyens d’Etat sont mis à la disposition des candidats du pouvoir avec les achats de conscience visibles à travers dons et libéralités pourtant proscrits par le code électoral. En sus, en plein processus électoral, on s’autorise de polluer l’atmosphère avec le changement de la constitution et le refus d’accréditation de certains observateurs nationaux. Le comble, ce sont les anomalies constatées le jour du vote à travers le pays. Quelle gloire finalement pour ce régime aussi décrié d’avoir tout raflé ?
Dans un pays qui n’offre aucune perspective dans une gouvernance scabreuse depuis presque 20ans sous le fils de Eyadema, qu’est-ce qui peut expliquer un score à la soviétique à des joutes électorales ? Ce faisant, c’est un pays qui continue de se fissurer au grand dam du bonheur collectif dont le peuple a droit vis-à-vis des gouvernants.
Tout bien pesé, la conservation du pouvoir n’est aucunement un programme de gouvernement sinon le Togo serait bien loin. Au contraire, cela contribue à enrichir un groupe d’individus qui s’accapare les ressources du pays. Il ne sert absolument à rien de continuer à vouloir cacher le soleil avec la main. Le retard criard du Togo dans tous les secteurs de développement est bien la résultante de cette politique de l’autruche.
Honoré Adontui
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com