Togo–Politique : L’unique démocratie moribonde de la sous-région

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« L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs », dit l’adage ! Toutefois le gazon politique est certainement plus garni et verdi ailleurs qu’au Togo. La monotonie, le verrouillage des institutions, le refus de l’alternance politique ont eu raison de ce petit Etat de l’Afrique de l’ouest qui, à son accession à l’indépendance, affichait des indices favorables à son développement.

Dire que la démocratie togolaise est malade, est un parfait euphémisme car elle est totalement moribonde. Dans la sous-région ouest-africaine, le Togo est le seul Etat dirigé par une seule famille pendant plus de cinquante (50) ans déjà. Un règne qui a tissé des racines et s’est ancrée à telle enseigne que le jeu politique peine à réussir à le déraciner. En conséquence, après plus de trente (30) années de compétition entre plusieurs partis politiques, il n’y a qu’un seul qui gagne tous les trophées lors des élections. Une situation typique au Togo où tout apparait comme si les citoyens togolais « marchent sur la tête ».

En réalité, il suffit d’opérer une petite revue du paysage politique des Etats voisins pour se rendre compte du caractère pourri du jeu politique togolais. « Comparaison n’est pas raison » ? Mais il faut comparer pour évoluer quelques fois. Les pays comme le Ghana, le Bénin et le Sénégal rayonnent par une démocratie séduisante. Même s’il y a encore des aspects à améliorer, ces Etats sont très loin du Togo.

Depuis les années 90, la République du Bénin connait de multiples alternances, au point où un Patrice Talon presqu’inconnu de la sphère politique a pu accéder à la magistrature suprême.

Au Sénégal, les tentatives de détérioration du climat politique par d’abord Abdoul Diouf et ensuite par Abdoulaye Wade ont été rapidement balayées par le peuple avec le soutien des leaders politiques ambitieux. Les dernières élections législatives quand bien même soumises à des pressions de part et d’autres, ont permis à l’opposition de gagner du terrain au parlement.

Les exemples sont tellement légions qu’on peut évoquer le cas ivoirien. Ce pays sorti d’une grave crise politique et sécuritaire connait encore un mouvement politique des plus surprenant. Le retour de l’ancien président Laurent Gbagbo sur le sol ivoirien avec des ambitions politiques clairement affichées, n’empêche pas le Chef d’Etat Alassane Ouattara d’avoir de bons rapports humains avec celui-ci.

La désormais ex-épouse du Chef du nouveau parti politique, Parti des Peuples Africains – Côte d’ivoire (PPA-CI), Simone Gbagbo vient de lancer son Mouvement des Générations Capables (MGC) pour certainement les prochaines présidentielles.

Le Togo, à côté de ces grands mouvements politiques, apparait atteint d’une sorte de kwashiorkor politique. Cet atypisme togolais mérite d’être examiné au plus haut niveau des institutions internationales car tous les peuples aspirent à une bonne gouvernance.

Barth K.

Source : icilome.com