Togo – Pétrolegate : Le juge Gnon condamne en catimini Ferdinand Ayité et son journal ce matin

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La justice togolaise est descendue si bas que les magistrats ont décidé de se vautrer dans le déni de droit. L’affaire qu’il convient d’appeler aujourd’hui « pétrolegate » qui a été transportée devant la justice par ceux qui ont détourné plusieurs centaines de milliards des commandes des produits pétroliers au Togo, aura le mérite de montrer une fois encore que la modernisation de la justice togolaise, tant chantée par les autorités togolaises, n’est qu’un leurre.

Depuis le début du procès contre le journal L’Alternative et son Directeur de publication Ferdinand Ayité, à la suite d’une plainte de Fabrice Adjakly qui estime qu’il est diffamé, l’on sent un certain acharnement du procureur et du juge sur le bihebdomadaire. Les tentatives des avocats de la défense pour amener ces deux magistrats à suivre les procédures correctes, ont été vaines. Inutile ici de revenir sur le débat qui concerne les preuves, puisqu’il est connu de tous que c’est au plaignant d’apporter les preuves qu’il n’a pas détourné l’argent des Togolais.

Ce qui s’est passé ce matin prouve à suffisance qu’il y a une volonté de condamner coûte que coûte le journal et son Directeur, en fermant les yeux sur le droit. En effet, tout le monde s’apprêtait à se rendre au palais de justice ce matin pour assister à l’audience et écouter le verdict du juge Clément Gnon. Mais c’est compter sans le tour de ce dernier qui a plutôt programmé une audience en catimini.

« Le juge en charge du dossier pétrolegate s’est précipité de rendre son verdict ce matin en avançant même l’heure habituelle de l’ouverture de l’audience. Ni les avocats de la défense ni ceux du plaignant n’étaient encore dans la salle presque vide pour écouter son verdict. Ainsi comme il fallait s’y attendre, ce juge unique dont la place n’est pas dans un palais de justice condamne L’Alternative à payer 2 millions de francs CFA à la partie civile et le même montant doit être payé par le Directeur de publication. Au total 4 millions de francs CFA. Il demande ensuite de publier sa décision incongrue à la une du journal, un démenti et patati patata », a indiqué Ferdinand Ayité après le verdict.

Depuis le 19 août dernier, l’audience a toujours été ouverte à 9 heures au tribunal. Mais ce matin, le juge a préféré rendre sa décision un peu plut tôt, sans la présence des avocats et du public qui suit le procès depuis le début. Le juge Gnon a procédé au délibéré avant l’heure d’ouverture de l’audience juste pour éviter la présence des journalistes. Il condamne ainsi, au nom du peuple togolais, Ferdinand Ayité à payer 2 millions de FCFA et le journal L’Alternative à payer le même montant.

Pour le Directeur de publication du journal, il n’est pas question de laisser prospérer l’injustice ni d’enrichir encore plus les « voleur de la République ». Les avocats du journal vont interjeter appel. « Les avocats de L’Alternative vont immédiatement relever appel. Que chacun se rassure. Face à l’arbitraire, nous devons apprendre à résister jusqu’au bout. La justice reste le dernier rempart d’une société. Mais lorsque la justice elle-même devient un problème pour la société, nous n’avons d’autre choix que la dénonciation », a-t-il souligné.

Et d’appeler les uns et les autres à ne pas s’en faire ni tenter de cotiser pour soutenir L’Alternative et lui permettre de payer la somme. « Je reçois les appels de plusieurs compatriotes qui veulent lancer un appel de fonds pour payer les amendes. Je voudrais vous inviter à ne lancer aucun appel de fonds parce que nous ne payerons pas un seul franc à ces voleurs. Leur fortune illicite de plus de 500 milliards ne va pas s’augmenter de nos pauvres 4 millions, ce sera un double vol. Nous partons pour une longue bataille judiciaire, un feuilleton palpitant qui permettra à tous les Togolais de découvrir les tenants et aboutissants de ce dossier. Les révélations vont continuer de plus belle et chacun sera situé », a promis Ferdinand Ayité.

Il a ensuite adressé ses reconnaissances aux avocats « pour leur engagement et leur brillante prestation », aux Togolais d’ici et de la diaspora qui n’ont cessé d’apporter leur soutien au journal et à son Directeur de publication.

Qui ne pourrait pas avoir honte d’un tel procès ? Dommage pour la justice togolaise dont Faure Gnassingbé est le président du Conseil de la magistrature !

Le juge et le procureur ont bien préparé leur coup : condamner le journal quoiqu’il arrive. Le pire, c’est qu’on dit rendre cette décision au nom du peuple togolais. Très triste pour ce pays.

I.K-

Source : icilome.com