Togo / Mort d’enfant sur fond de chantiers abandonnés : A quoi joue le ministère de l’urbanisme?

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Chantier abandonné à Ablogamé, Lomé, Golfe 1

C’est l’un des sujets les plus brûlants de l’actualité togolaise, un sujet qui mérite le plus d’attention possible, une situation dont les habitants concernés se plaignent de jour comme de nuit. C’est pourtant le sujet dont l’État togolais se fout le plus royalement du monde : les chantiers d’assainissement et de bitumage de routes lancés depuis janvier 2022 qui ne sont jamais arrivés à terme. On a déjà attiré l’attention des dirigeants sur les calvaires que vivent ces pauvres habitants situés à Ablogamé, Wétékome, Akodessewa, Ahligo, Gbenyedji, Bè, Kluvi, etc. confrontés aux caniveaux aux relents pestilentiels, débordés en raison de pluie, aux ravages de flaques d’eau, aux rigoles sordides sur fond de devantures de maisons bloquées et de routes devenues impraticables. La situation s’est compliquée depuis les premières pluies de cette année.

On peut aisément imaginer le chemin de croix qu’est devenu le quotidien de ces citoyens relégués au rang d’intouchables, de laissés pour compte. Les résultats se font déjà sentir. Le 11 juin dernier, le corps sans vie d’un enfant de deux ans a été retrouvé dans les caniveaux, au quartier Ablogamé (Golfe 1), précisément de la rue Tchaoudjo, non loin de l’hôtel « Le Pélican ».Selon le témoignage d’un riverain : « Dans l’après-midi du mardi 11 juin 2024, trois enfants s’amusaient aux abords des caniveaux de la rue Tchaoudjo non loin de l’hôtel Le Pélican et par mégarde un est tombé dans le caniveau grandement ouvert et rempli d’eau. Pris de panique, le deuxième enfant a fui, tandis que le troisième a alerté le voisinage. Mais le pire est déjà arrivé. L’enfant a été retrouvé sans vie ». Et le riverain d’entonner encore une fois le refrain chanté connu voici bientôt trois ans : « Ça fait plus de deux ans que des chantiers de construction de route ont été engagés à Ablogamé. Des caniveaux grandement ouverts avec des barres de fer un peu partout en pleine agglomération à la grande indifférence des autorités. En cette saison de pluie, ces caniveaux deviennent également des nids de moustiques qui envahissent malheureusement nos maisons ».

Peut-être est-ce mort d’homme est le prix à payer pour que les lignes bougent enfin. Sinon comment comprendre qu’un projet dit de construction des ouvrages de drainage des eaux pluviales, d’aménagement, d’assainissement et de bitumage de rue censé se terminer avant 2022, soit devenu un projet dont plus personne ne s’occupe malgré la désolation que son retard d’exécution constitue pour les potentiels récipiendaires ? Comment ne pas y voir du mépris gouvernemental ? Le tout n’est pas de regretter que les travaux n’évoluent pas au rythme souhaité, il faut aussi faire un suivi digne de ce nom. A charge pour le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme Foncière de résolument prendre à bras le corps ce chantier qui n’a que trop duré. Il y va de la tranquillité d’esprit des populations.

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com