Togo–L’impunité ou le terreau fertile des crimes financiers

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Les scandales financiers s’enchainent comme les maillons d’un bracelet qu’aucune force n’arrive à endiguer. Personne ne s’attendait à ce que la Cour des Comptes du Togo établisse et publie un rapport qui accable à suffisance les responsables de la gestion de la pandémie de Covid19 dans le pays. Mais depuis, silence radio de la part de la justice et du premier magistrat du Togo.

Le Togo est devenu visiblement un havre de paix pour les experts en détournement de fonds publics et malversations financières. Les auteurs de ces graves infractions qui nuisent consciemment au développement global du pays, ont le vent en poupe et se permettent étonnement de poursuivre en justice les personnes qui œuvrent à mettre en lumière leur basse besogne.

A la lumière du rapport de 86 pages produit par la Cour des Comptes du Togo intitulé « Rapport d’audit du fonds de riposte et de solidarité Covid19 (FRSC), Gestion 2020 » et disponible sur le site internet de l’Institution, il y a de quoi comprendre l’opulence insolente d’une certaine minorité du pays. La cour dénonce des marchés de dizaines de millions de francs CFA,  attribués en violation de toutes les règles élémentaires en la matière (absence de quitus fiscal, de carte d’opérateur économique, absence de bon ou lettre de commande ou encore de PV de réception, etc…).

Le rapport abonde de ce genre d’irrégularités qui prouvent que des malversations financières ont été effectuées. Concrètement, quelques Togolais se sont permis de s’enrichir illicitement pendant que la grande majorité subissait les restrictions sociales, sanitaires et financières du confinement dû à la pandémie Covid19.

Mais une question demeure. Est-ce que les auteurs des malversations financières relevées par la Cour des Comptes seront inquiétés ? A l’analyse, si ceux-ci ont pu paisiblement opérer ainsi, c’est certainement à cause de la constante jurisprudence d’impunité qui règne au Togo, notamment en ce qui concerne les crimes financiers.

Déjà des voies s’élèvent pour la mise en place d’une juridiction spéciale pour les infractions financières comme le cas au Bénin ou au Sénégal. Est-ce qu’elles seront entendues ? Est-ce que le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, en sa qualité de premier magistrat, va prendre la mesure de la gravité des irrégularités financières révélées par la Cour des Comptes ?

Source : icilome.com