TOGO : Le 25 mars 1993, Etienne Eyadema ordonna une sauvage purge ethnique de l’armée au Camp RIT à Lomé

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Il y a 24 ans, une purge sanglante que d’aucuns ont qualifiée d’ « ethnique » a éclaté dans le camp RIT à Lomé au Togo. C’était en pleine période de mouvement de grève générale lancée par les forces démocratiques réunies au sein du Collectif de l’Opposition Démocratique (COD2). La capitale togolaise était vidée de ses habitants qui ont fui les atrocités et la terreur du régime de feu Etienne Eyadéma Gnassingbé. A l’époque, ce dernier qui a perdu son pouvoir à l’issue de la Conférence nationale souveraine reprenait par la force son pouvoir d’antan.

Ainsi certains militaires manipulés à la solde du régime sont mis à contribution pour des basses besognes. La terreur, la violence, les assassinats extrajudiciaires comme beaucoup de rapports les ont dénoncés sont les pratiques qui ont permis au feu Général Président de reprendre la totalité de son pouvoir par après. Dans la foulée, certains hauts gradés qui ne partageaient pas les méthodes moyenâgeuses sont considérés comme des traitres, des ennemis à abattre. La division s’installa ainsi dans les garnisons du pays. D’un côté, certains Officiers et soldats de rang sont considérés comme des démocrates donc d’opposants au régime et de l’autre les soldats fidèles au défunt Général Président qui conçoit la gestion du pays comme sa propriété privée. La division était palpable et cela dépassait les entendements. On attendait la buchette pour mettre le feu au poudre. Et le 25 mars 1993 arriva avec la fameuse agression terroriste contre le camp RIT où résident le feu Général Etienne Eyadema Gnassingbé jusqu’à sa mort en 2005.

Des informations font état de ce que certains proches du feu Eyadema Gnassingbé auraient établi une liste des militaires à exécuter et le 25 mars 1993 serait la bienvenue pour exécuter ce plan machiavélique. Certains parmi les initiateurs de ce complot sont morts et d’autres qui sont encore vivants sont promus aujourd’hui. Et ce n’est plus un secret pour personne. Ceux qui détiennent la clé du Togo sont dans les rangs des corps habillés. Ce sont eux qui ont fait allégeance à Faure Gnassingbé, le Chef de l’Etat à la suite du décès de son criminel de père en 2005 pour le succéder en violation flagrante de la Constitution togolaise. Un coup d’Etat, un crime imprescriptible prévu par la loi fondamentale de ce pays. L’agression extérieure contre le Camp RIT, d’aucuns parleraient de simulacre pour liquider des Officiers dont leur tête ne plaisait plus.

En effet, à l’aube du 25 mars 1993, aux environs de 2 heures et demie des tirs nourris d’armes automatiques, de requettes et de fusils d’assauts ont réveillé peu de Loméens qui ne savaient plus à quel saint se vouer suite aux massacres perpétrés contre les populations de Lomé et de ses environs le 25 janvier 1993. Durant des heures, personne ne savait ce qui se passait à l’intérieur de ce Camp.

Pendant ce temps, certaines, ceux qui avaient encore le cœur, cherchaient à capter les radios internationales pour en savoir plus. A la place de leurs modulations de fréquences, c’était plutôt pirate qui émettant et des chants guerriers, de ralliements, de révolution se jouaient, qui appelaient les populations à la mobilisation. Au même moment, plusieurs Officiers, soldats de rang sont tués. On parlera de purge sanglante, comme cela aurait été établi. La fameuse liste des militaires à éliminer.

Selon des sources disponibles à l’époque, le coup aurait échoué et feu Général Etienne Eyadéma Gnassingbé aurait réussi à s’échapper cette nuit là sans que personne ne le sache.

TOGO :  Le 25 mars 1993, Etienne Eyadema ordonna une sauvage purge ethnique de l’armée au Camp RIT à Lomé
De le sens de l’aiguille d’une montre : Le général Mawulikpimi Améyi, le colonel Eugène Tépé, le lieutenant-colonel Gnandi Akpo, et plusieurs militaires assassinés lors la purge orchestrée par Etienne Éyadema le 25 mars 1993 au Camp RIT à Lomé, Togo | Archives

Le général Mawulikplimi Améyi, qui certaines sources citent comme celui qui aurait vendu la mèche de ce Coup d’Etat au feu Général Président Eyadema, sera abattu par des hommes dont leurs identités posent problème jusqu’à ce jour. Son neveu, le Colonel Eugène Tépé considéré comme traître sera lapidé à mort dans le Camp par les jeunes militaires très enragés sous le nez et la barbe de leurs supérieurs. Le corps du Colonel Tépé soumis à une effroyable mutilation rituelle a été exposé au soleil des journées entières au camp RIT de Lomé.

On signale plus tard que ceux qui avaient commis ce crime ajouté à l’exécution sommaire de 3 de ses neveux auraient agi sous les ordres d’un certain sous-lieutenant qui vient du même village natal que le feu Général Président.

L’aide de camp du feu Président Etienne Eyadema Gnassingbé, Le Colonel Gnandi Akpo de la garde présidentielle a aussi trouvé la mort au cours de cette mutinerie après avoir été, selon des sources, reçu de rafale de balles tirée à bout portant. Evacué à l’extérieur, il ne reviendra plus.

Plusieurs officiers et soldats ont été éliminés sous prétexte qu’ils soutiendraient l’opposition démocratique à l’extérieur, a indiqué des sources. Plusieurs rapports de Organisations Non Gouvernementales internationales sont revenus sur cette mutinerie et purge sanglante qui eu ce jour là. Jusqu’à ce jour aucune lumière n’est faite sur ces cas. Pendant ce temps, bon nombre de militaires togolais ont fui les atrocités du régime en place pour préserver leur vie.

On se rappelle que dans un communiqué de l’ONG Amnesty International datant du 30 mars 1993, l’Organisation de défense des droits de l’homme a condamné la purge sanglante qu’il y a eu au sein des militaires du Camp RIT à Lomé au Togo. L’ONG internationale pour le respect de la dignité humaine a parlé des exécutions extrajudiciaires, les arrestations et les disparitions de militaires à l’issue de cette « présumée attaque » contre le Camp militaire RIT de Lomé au Togo. Amnesty International a également fait cas des dizaines de militaires qui serait arrêtés à la suite de cet assaut contre le Camp RIT le 25 mars 1993 au cours duquel une vingtaine de militaires ont été sommairement exécutés par « l’armée togolaise ». Une information que les autorités togolaises ont confirmée en déclarant que « des soldats loyaliste étaient responsables de ces morts ».

Depuis lors, les autorités togolaises n’ont jamais ordonné l’ouverture d’une enquête pour élucider cette affaire et traduire en justices les coupables de ces exécutions extrajudiciaires. Pourtant, on parle de la « réconciliation » au Togo et Mme Awa Nana Daboya et son HCCRUN s’activent au moment où les auteurs de crimes sont sous la bénédiction du régime cinquantenaire en place. Sacré Togo !

Voici la liste des victimes :

– Général Mawulikpimi AMEYI, exécuté
– Colonel Eugene TEPE, exécuté et mutilé
– Colonel Gnandi AKPO, fusillé et décédé lors de son transfert à Paris
– Koffi TEPE (civil), fils du Colonel TEPE, étudiant, exécuté
– Paul TEPE (civil), neveu du Colonel TEPE, apprenti charpentier, exécuté
– Robert TEPE (civil), neveu du Colonel TEPE, exécuté
– Sergent Chef Yeto KOUGBLENOU, exécuté et décapité
– Sergent Chef  Kodzo AVOMEY, exécuté et décapité
– Sergent Chef  BATCHASSI Wela, exécuté
– Sergent Chef  Komi HODIBA, exécuté et décapité
– Sergent Chef  Soualiou NAYABO, exécuté
– Caporal Souradji ATCHA, exécuté
– Caporal Messan AMEZIAN, exécuté
– Caporal Seydou YAYA, exécuté
– Caporal Some AKUETE, exécuté
– Caporal Kodjo AGBALI, pendu
– Soldat Nougouni YENDAR, exécuté
– Soldat Yaovi AGBASSA, exécuté
– Soldat Komi KISSEM, exécuté
– Soldat Komi OUKPELO, exécuté
– Soldat Ouro ISSAKA D. AFFO, exécuté
– Sergent-Chef Amouzou TOMEGA exécuté
– Caporal NOMAGNON, exécuté
– Caporal Bozinanbo AFFO, exécuté
– 1ère Classe DJIBOM, exécuté
– 2ème Classe AZIATI, exécuté

Pour une République normale et pour qualifier le Togo d’un Etat de droit, l’impunité doit cesser!

Que l’âme de toutes les victimes des atrocités de ce régime repose en paix!

Source : Justin Anani, Togovisions

Togosite.com