Togo / Gouvernance de bric et de broc du Togo et ses avatars: Rareté de Conseils de ministres, déplacements des membres du gouvernement en pointillés

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Au Togo, en parle moins, mais c’est la triste réalité. La Trésorerie publique vire de plus en plus au rouge. Le système de financement des services publics, d’après les sources concordantes de divers départements de l’Administration Publique, connait bien de perturbations.

Il se rapporte que depuis le début de cette année, comme c’est de coutume, les Fiches d’Autorisation des Dépenses ( FAD) ont été signées mais curieusement, le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP) devant permettre à toutes les structures du secteur public de bénéficier du financement fonctionne en dent de scie. Les lignes censées être ouvertes pour donner à tous les services publics l’accès au financement se font toujours attendre et rares sont les services publics qui ont pu jusqu’alors entrer en possession du financement pour leur fonctionnement. Bien que les taux d’engagement soient généralement ouverts à 50% depuis plusieurs mois, l’acquisition des biens et services reste toujours lettre morte.

Cette situation bien triste met en difficulté les responsables et tous les acteurs des services de l’Etat.

On constate également que les conseils de ministres se raréfient. Le dernier remonte à plus de deux mois en arrière soit début juin 2023.Il en est de même pour les déplacements des ministres à l’extérieur. En dehors du Chef de l’Etat, ses délégations comportant quelques ministres ainsi que la Première ministre et le ministre des Affaires Etrangères qui sont visibles à l’extérieur, les autres membres du gouvernement ne le sont pas du tout depuis un moment.

Jusque-là, rien n’a été officiellement avancé pour clarifier cette situation. Mais la politique de surendettement assumée sans aménités confirme les difficultés de trésorerie. Depuis plusieurs années, et ce n’est plus un secret, le Togo a opté pour la politique de l’endettement pour financer ses déficits publics.

Selon le site officiel du gouvernement, pour une prévision annuelle fixée à 574 milliards FCFA, le Togo cumule déjà 504 milliards de recettes mobilisées depuis le début de l’année, suite à sa sortie le 11 août 2023.Et depuis vendredi,25 août, le Togo sollicite à nouveau 25 milliards FCFA sur le marché communautaire.

Conformément au pacte de stabilité de convergence de l’UEMOA qui définit les indicateurs de convergence de stabilité et de croissance, l’un des critères de premier rang est le ratio solde budgétaire global dons compris, rapporté au PIB nominal ; ce critère clé, doit être supérieur ou égal à -3%. Mais pour l’économiste et ancien député Ouro-Akpo Tchagnaou , depuis une décennie, c’est-à-dire au lendemain de l’initiative des Pays Pauvres et Très Endettés(PPTE), les lois de finances qui ont été votées au Togo ont aggravé le déficit déjà très loin de la norme admise. Ce qui marque ici le non-respect de la discipline budgétaire par rapport aux principes de la communauté.

« C’est clairement défini aujourd’hui que chaque mois, l’on doit recourir au marché financier régional pour pouvoir satisfaire aux besoins fondamentaux de l’Etat. La preuve est que depuis la fin de l’année 2010 à ce jour, la dette publique de l’Etat à augmenter en moyenne de plus de 200 milliards de FCFA chaque année. Ce qui donne un cumul de 3337 milliards de FCFA de dette publique à la fin de l’année 2022 avec le ratio dette publique/PIB de 65% déjà à la limite du soutenable. Ainsi le secteur privé voit une partie de son capital et un moyen de refinancement de ses activités confisqués par l’Etat. Ce qui relève ni plus ni moins d’un manque de rigueur et d’une discipline budgétaire qui devrait s’impose à l’Etat, conformément aux directives de l’UEMOA en matière de gestion budgétaire.

Pour une économie extravertie comme celle du Togo, des déficits persistants du budget de l’Etat conduisent inéluctablement à la hausse de la dette publique par l’effet d’éviction sur les ressources, réduisant ainsi les dépenses publiques productives. » a-t-il averti.

La Gambie assume

Le Président gambien Adama Barrow a suspendu jusqu’à la fin de l’année les déplacements à l’étranger pour lui et tous les ministères afin de réduire les dépenses publiques.

Selon Agence France Presse, « Le Président Barrow a signé le décret exécutif suspendant tous les voyages à l’étranger du président, du vice-président, des ministres, des hauts fonctionnaires, des fonctionnaires et employés de toutes les institutions et agences gouvernementales », indique le document. Les réunions où la participation de la Gambie est obligatoire et les voyages à l’étranger entièrement financés par des sources externes sont exemptés de cette décision, sous réserve d’une autorisation du Président ou d’un fonctionnaire autorisé, est-il précisé.

Le déficit budgétaire s’est creusé à 4,8% en 2022, notamment parce que les recettes fiscales ont diminué en raison de la baisse des taxes et de l’augmentation des subventions pour le carburant, les engrais et les céréales, conséquence de la guerre en Ukraine. L’inflation annuelle a atteint 11,6% en 2022, alors que près d’un cinquième de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

Selon une analyse conjointe de la Banque mondiale et du FMI achevée en novembre 2022, le risque de surendettement est élevé. En 2022, la dette publique s’élevait à 83,9% du PIB.

A quand la sortie officielle du gouvernement togolais pour clarifier sa situation ?

Kokou Agbemebio

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com