Togo: Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou « jugés » par la Cour d’Appel de Lomé le jeudi 11 mai

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isidore kouwonou et ferdinand ayite

Un autre chapitre du feuilleton « chasse aux journalistes critiques » au Togo, notamment Ferdinand AYITE et Isidore KOUWONOU contraints de fuir leur pays, va probablement s’ouvrir la semaine prochaine. La Cour d’Appel de Lomé a envoyé une citation à prévenu à l’avocat des deux journalistes qui sont appelés à comparaître par-devant cette juridiction le jeudi 11 mai 2023.

Il faut rappeler que Ferdinand AYITE et Isidore KOUWONOU, respectivement Directeur de Publication et Rédacteur en Chef du bihebdomadaire togolais d’investigation L’ALTERNATIVE, ont été déjà condamnés par le Tribunal de Première Instance de Lomé, dans un procès expéditif le 15 mars dernier, à trois (03) ans de prison ferme pour outrages envers des représentants de l’autorité publique, diffusion de fausses nouvelles, etc. Un mandat d’arrêt a été délivré contre eux. Et c’est sur une plainte de deux ministres du gouvernement togolais, notamment celui du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, Kodjo Adedze et son collègue en charge de la Justice, Pius Kokouvi Agbetomey que les deux journalistes ont été condamnés pour diffamation.

Me Elom Kpade, l’avocat des deux journalistes, a fait appel de cette décision inique du tribunal de première instance de Lomé, qui cloue au pilori la liberté de presse. Dans un premier temps, le greffier a refusé de recevoir l’appel formulé par l’avocat. Ce dernier a dû menacer de prendre un huissier avant que l’appel ne soit accepté. Faire appel d’une décision de justice est un droit élémentaire pour les accusés ou prévenus. Mais dans le cas d’espèce, et puisqu’il y a une volonté manifeste de nuire aux journalistes et fouler aux pieds la liberté de la presse, on a tenté de refuser ce droit basique aux condamnés.

Aujourd’hui, les deux journalistes sont contraints à l’exil, loin de leur famille, des proches, sans emplois. Le journal a cessé de paraître, la Rédaction se retrouve au chômage. Une voix critique a donc été muselée, même si le ministre de la Communication et des Médias, lors d’une rencontre avec les organisations professionnelles de la presse quelques jours après la condamnation des deux journalistes, a tenté de convaincre l’opinion que malgré cette situation, il y a la liberté de presse au Togo. Heureusement qu’il n’a réussi qu’à convaincre lui-même et le système pour lequel il travaille, puisque tout le monde sait que la liberté de presse est un leurre dans ce pays dirigé depuis plus de 50 ans par une seule famille, Gnassingbé.

Ce 3 mai, la communauté internationale célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse. Une occasion pour allumer encore les projecteurs sur le Togo où les autorités du pays sont réfractaires à toutes critiques, notamment celles de la presse indépendante qui se bat dans des conditions vraiment difficiles pour informer l’opinion. Une honte en fait pour ce pays qu’on dit démocratique.

Sur place à Lomé, dans les chancelleries, les diplomates ne décolèrent pas par rapport à cette décision qui touche L’ALTERNATIVE qui osait encore mettre le doigt sur le système de corruption dans le pays

Dans tous les cas, on attend la décision de la Cour d’appel de Lomé le 11 mai prochain.

Source: presse-alternative.info

Source : 27Avril.com