Le régime cinquantenaire s’est attaché les services de l’entreprise israélienne NSO pour espionner les téléphones de trois journalistes d’investigation.
Les révélations de Forbidden Stories et d’Amnesty International montrent que le pouvoir togolais a acquis le logiciel espion Pegagus, propriétaire du Groupe NSO pour surveiller ses détracteurs.
Ces professionnels des médias sont notamment Ferdinand Ayité, Directeur de publication du bihebdomadaire L’Alternative, Carlos Ketohou, patron de l’hebdomadaire Indépendant Express suspendu par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), décision entérinée par la justice togolaise et Luc Abaki, ex-directeur du groupe Sud Media (télévision LCF et radio City FM) et surtout très proche de Pascal Bodjona, ancien ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales tombé en disgrâce.
Dans le monde, au moins, 180 journalistes d’investigation ou critiques ont été ciblés par Pegasus. Au départ, ce logiciel a été conçu dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Son fabriquant se défend, expliquant que NSO « ne collecte que les données provenant des appareils mobiles de personnes soupçonnées d’être impliquées dans des activités criminelles graves et terroristes ».
« Pourtant, une fuite de données inédites de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés depuis 2016, à laquelle Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès, montre l’écart entre la réalité d’utilisation du logiciel et les promesses de l’entreprise. Des numéros de téléphone appartenant à des journalistes ont été identifiés dans 21 pays », regrette Forbidden stories sur son site internet.
Au Togo, la surveillance des journalistes critiques ne surprend pas les observateurs avisés. Ces derniers ont toujours soupçonné Lomé de manœuvrer, de passer par tous les moyens pour réduire les voix contestataires et critiques.
Source : icilome.com