Togo : des « progrès » annoncés à l’ouverture des discussions préliminaires au dialogue politique

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Après des semaines d’incertitude, les travaux préliminaires au dialogue entre les différents acteurs de la crise politique se sont ouverts jeudi à Lomé. Plusieurs points ont été abordés durant cette rencontre présidée par l’envoyé spécial du chef de l’État ghanéen, le ministre Albert Kan-Dapaah.

Sérénité et optimisme semblaient être le mot d’ordre respecté par les acteurs présents ce jeudi 15 février, dans l’après-midi, à l’hôtel du 2 février de Lomé, pour le lancement des travaux préparatoires au dialogue politique. Ces discussions sont censées résoudre la crise togolaise en cours depuis six mois.

Les principaux ténors de la vie politique étaient présents autour de la médiation ghanéenne. De son côté, l’opposition était évidemment composée par la coalition des 14, qui réclame depuis le mois d’août 2017 l’adoption des réformes constitutionnelles, ayant pour conséquence le départ du président Faure Gnassingbé. Celle-ci était représentée par le député Jean Kissi du CAR, Eric Dupuy de l’ANC et Tchatikpi Ouro-Djikpa du PNP. Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition et Brigitte Adjamagbo-Johnson, réunis pour « soutenir » leurs collègues présents à l’ouverture des discussions.


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Face à la coalition, la majorité était représentée par Atcholé Aklesso, secrétaire exécutif de l’Union pour la République (Unir, parti présidentiel), Kanka-Malik Natchaba, délégué des jeunes de l’Unir et Yawa Tségan, députée à l’Assemblée nationale. La délégation gouvernementale était composée, quant à elle, de Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique et de Payadowa Boukpessi, son collègue de l’Administration territoriale.

On a souhaité depuis longtemps que les mesures d’apaisement soient réglées pour qu’on puisse entrer dans le vif du sujet

La libération des détenus au centre des discussions

Peu avant de se retirer, Jean-Pierre Fabre s’est confié à la presse, rappelant la nécessité d’aborder en priorité la question des préalables au début. « On est prêt depuis longtemps et vous savez que ça n’a jamais dépendu de nous. On a souhaité depuis longtemps que les mesures d’apaisement soient réglées pour qu’on puisse entrer dans le vif du sujet », a-t-il confié, visiblement détendu.

Pour ce premier jour de discussions, la question centrale était celle de la libération des personnes détenues dans le cadre des manifestations depuis le 19 août 2017 et celles inculpées dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara.


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Sur la table, également, les principales revendications de la Coalition des 14 partis politiques, dont le retour de la Constitution de 1992 dans son état originel avec toutes ses conséquences qui doivent en découler et le vote de la diaspora.

Le comité préparatoire s’est réuni toute la journée et a fait beaucoup de progrès

La veille, l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, avait qualifié le retour à cette Constitution de « vraie voie de salut pour un processus démocratique paisible ». Il avait également appelé le président Faure Gnassingbé à partir en 2020.

Élaboration du règlement intérieur

À l’issue des travaux, ce jeudi, le groupe de facilitateurs a indiqué que beaucoup de progrès ont été faits dans la journée. Le règlement intérieur du dialogue a notamment été élaboré et d’autres sujets ont été abordés, comme les préalables posés par l’opposition et la participation d’autres acteurs au dialogue.

« Le comité préparatoire s’est réuni toute la journée et a fait beaucoup de progrès… Quand les travaux seront terminés demain [vendredi 16 février, ndlr], nous donnerons tous les détails », a déclaré Daniel Oseï, représentant du groupe des facilitateurs.

Ces travaux préparatoires seront menés jusqu’au samedi 17 février au plus tard et devraient être suivis le dimanche 18 février par un forum comprenant des spécialistes de la société togolaise, en présence des médiateurs. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo est également attendu à Lomé le 19 février pour l’ouverture officielle du dialogue politique.

Du côté du gouvernement et du parti au pouvoir, ceux-ci espèrent parvenir à un consensus avec la classe politique sur un texte constitutionnel, qui devrait être soumis à l’approbation du peuple afin de mettre un terme aux conflits autour des réformes.

Jeune Afrique