Décidemment la sortie médiatique de Faure Gnassingbé sur la crise sociopolitique ne passe toujours pas au sein d’une frange des Togolais. Si pour certains l’interview du Chef de l’Etat au magazine Jeune Afrique est une pique visant à saper le moral des militants de l’opposition, pour le Front Citoyen Togo Debout (FCTD), elle n’est rien d’autre qu’une argutie. Au cours d’une conférence publique tenue mardi à Lomé, Togo Debout a décrypté de bout en bout les propos du Président de la République et appelle le peuple à rester mobiliser pour éviter un simulacre de dialogue.
D’entrée de jeu, le FCTD a déploré le fait que depuis 4 mois que la crise s’est enclenchée, le Chef de l’Etat qui ne s’est pas adressé à ses concitoyens a préféré les colonnes du magazine Jeune Afrique pour se prononcer sur les morts, les blessés et les déplacés engendrés par cette crise.
Et l’interview accordée, Togo Debout indique qu’elle est en déphasage avec la réalité.
Lorsque le Président de la République déclare que la constitution de 1992 a été vidée par les rédacteurs eux-mêmes et qu’elle était partisane adoptée par une Assemblée monocolore, le FCTD dit trouver dans cette assertion deux erreurs historiques très graves.
Il rappelle que la Constitution de 1992 a été votée par tout le peuple togolais à plus de 97% à l’appel des responsables politiques de tout bord, dont le Chef de l’Etat, le feu Général Gnassingbé Eyadéma.
Pour le Prof Roger Folly-Ekoue, membre du Front, quand le Chef de l’Etat parle d’erreur d’appréciation en qualifiant la légitime demande de la Conférence des Evêques d’un retour de cette constitution, il fait preuve d’une inconvenance grave.
Sur la question du respect des droits de l’homme et des principes démocratiques, Raphaél Kpande-Adjare, le Porte-parole du Front affirme que le Président se moque éperdument des Togolais pour avoir déclaré que le respect de la vie humaine est sacré. « Or, si les mots ont un sens, un dictateur sanguinaire est quelqu’un qui tue et qui tue en série », a-t-il précisé.
Togo Debout a aussi donné son point de vue sur les questions relatives aux mesures d’apaisement comme préalables au dialogue, sa médiation, son caractère inclusif ou non, au gouvernement de transition et à l’appel à l’intensification de la mobilisation, et a en retour reçu des propositions pour un dialogue réussi.
Des propositions font état de ce que le 28è dialogue annoncé soit séquentiel. C’est-à-dire, mettre en application certains de ses recommandations au fur et à mesure qu’il se déroule.
Il a été également souhaité que les discussions soient retransmises en direct sur la chaine nationale, un peu comme la conférence nationale de 1991.
Au rang de l’organisation de la société civile, on promet analyser ces propositions pour vérifier leur faisabilité.
Pour sa part, Yawo Gbandou, exhorte les jeunes à se mobiliser respectivement dans leur quartier pour contraindre le pouvoir de Lomé à organiser un dialogue sincère et franc devant déboucher sur la résolution définitive de la crise.
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