« Présentement, la vie est très dure pour les enseignants volontaires. Difficilement nous arrivons à manger. Ceux qui ont une activité n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Allez voir quelqu’un qui n’avait que peut-être que 5000 ou 10000 francs par mois, qui aujourd’hui n’a plus d’autres activités pour pouvoir joindre les deux bouts ». C’est en substance le cri de détresse signé Florent Sondou, président de l’Association nationale des enseignants volontaires du Togo (Anaveto).
Depuis le début de la crise sanitaire, ces enseignants volontaires font partie des grands oubliés du programme universel de solidarité mis en place par le gouvernement afin de fournir une assistance sociale aux personnes ayant perdu leurs revenus, connu sous le nom de Novissi.
Si des voix se sont élevées pour qu’enfin les autorités accordent ce menu fretin à ces enseignants aujourd’hui plus que jamais sur le carreau, force est de constater qu’après un mois, certains d’entre eux n’ont toujours pas reçu leur part. « Nous avons essayé de mener une petite enquête, et nous nous sommes rendus compte que Novissi a reçu une liste et nous ne savons pas sur quel critère ils se sont basés pour sélectionner les gens. Mais c’est une liste apparemment restreinte qui ne prend pas en compte tous les enseignants volontaires », a regretté Florent Sondou, ajoutant : « Novissi nous dit qu’avant de bénéficier de l’aide, il faut préalablement recevoir un message qui vous demande de vous inscrire. Maintenant à partir du moment où vous n’avez pas reçu ce message, même si vous vous inscrivez, ça veut dire que vous n’êtes pas éligible. Voilà le problème que nous éprouvons en ce moment ». Faut-il en rire ou en pleurer.
Ce dont on est convaincu est que des mains aux allures de serres mais invisibles ont l’indigne envie de s’accaparer ce qui doit être distribué à tous sans préalable. Les conditions imposées depuis la mise en place de ce programme qui ressemble moins à une aide sociale qu’à une loterie ont bien montré l’incapacité des autorités de sauver leur peuple au plus fort d’une crise sans précédent. S’il faut encore s’égosiller pour faire donner aux enseignants volontaires ces misères, l’Etat Togolais ne peut tomber plus bas.
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com