La Coordinatrice de la Dynamique Monseigneur Kpdzro (DMK), Madame Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson s’est prononcée, le week-end, chez nos confrères de Victoire Fm, sur les conclusions de la Concertation nationale entre les acteurs politiques (CNAP) rendues publiques la semaine dernière. L’opposante estime qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et que les recommandations issues de ce énième dialogue ont l’air du déjà-vu.
« Nous nous sentons réconfortés et portés par l’opinion, par la grande majorité des Togolais qui ne se reconnaissent pas du tout dans cette farce qui est toujours en cours au niveau de la CNAP puisqu’ils disent qu’il y a un processus qui va continuer à se dérouler. Il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que les Togolais ne se reconnaissent pas du tout dans ce qu’ils font. Ou alors ils ont un grand mépris pour le peuple qu’ils prétendent diriger », estime Mme Adjamagbo-Johnson.
« Vous ne pouvez pas discuter avec des opposants que vous avez choisis pendant que vous laissez en dehors du Togo, l’opposant principal. En quoi ce qui a été fait, constitue des avancées par rapport à ce qui a été discuté pendant tous les dialogues qui ont eu lieu ? Quelle garantie ceux qui sont allés discuter ont que ça va être appliqué. Ce faux-fuyant, cette tentative d’instrumentalisation, cette logique qui consiste à faire du dilatoire et gagner du temps. Ça ne marche plus », s’interroge-t-elle.
A propos des entraves à l’exercice des activités de la DMK, Mme Adjamagbo-Johnson estime qu’ils ne sont pas tenus d’informer le ministre de la Sécurité de toutes leurs activités ordinaires. Il faut rappeler que la DMK avait programmé des réunions restreintes dans le Grand Lomé aux fins d’échanger avec la population et recueillir leurs opinions sur la gestion de la crise postélectorale, née des élections présidentielles passées. Mais dans certaines communes, notamment le Golfe 1 et le Golfe 6, les réunions ont été empêchées par des agents de force de sécurité qui avaient pris d’assaut les lieux et renvoyé les populations.
« Nous sommes dans une République et en démocratie. Les lois sont là. Il suffit tout simplement de les observer. Aucune disposition législative n’oblige des partis politiques à informer le ministre de la Sécurité à chaque fois qu’il y a une activité ordinaire. Ce n’est pas possible. Le vrai problème, c’est qu’on ne veut pas voir certains partis politiques exercer leurs activités tandis que d’autres le font librement. Ce régime est dans une logique de se choisir des opposants qui composent avec lui et qui sont censés continuer à l’aider à gérer ce pays d’une main de fer », a déploré la Coordinatrice de la DMK.
Plus d’un an et demi après la tenue du scrutin présidentiel, la DMK continue toujours de revendiquer la victoire et d’ailleurs est seule à parler du contentieux électoral. A ce sujet, Madame Adjamagbo-Johnson estime que « ce qui compte, c’est que les aspirations profondes du peuple soient respectées. Nous y arriveront. Il faut y arriver. Nous y sommes condamnés. Toute autre option reviendrait à aider ce régime à se maintenir ».
Les figures de proue de la DMK sont en exil, notamment Agbéyomé Kodjo, candidat à la présidentielle du 22 février et Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro qui a initié ce regroupement politique. Quelle est l’utilité aujourd’hui de la DMK ? « Vu que nous sommes dans une logique de lutte citoyenne pour sortir notre cher pays le Togo du long tunnel dans lequel il est coincé depuis plusieurs années, je crois qu’en tant que Coordinatrice de la DMK, cette force politique qui se propose de mener à terme cette lutte, c’est en toute connaissance de cause et par nous-mêmes que nous avons décidé, nous, les responsables des partis politiques et organisations de la société civile se retrouvant au sein de la DMK, de nous engager dans une lutte. Pas pour Mgr Kpodzro ou pour le président Agbéyomé Kodjo, mais pour notre pays le Togo. Et donc, c’est un engagement profond, un engagement à aller jusqu’au bout de l’action. Alors, que ces deux personnalités soient dehors, chacun sait que c’est lié aux vicissitudes du combat, mais cela ne peut être qu’une situation conjoncturelle », a-t-elle expliqué.
Avant de plaider pour le retour des exilés politiques. «Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, est une personne âgée de 91 ans qui prend sur sa personne d’aider son pays. On ne peut pas se contenter de le voir dans la situation dans laquelle il se trouve. Il faut qu’il revienne chez lui et il le dit. Il reviendra. Il faut que le président Agbéyomé Kodjo que nous avons accepté de mettre au-devant de la lutte, à qui nous avons demandé de porter la candidature des forces du changement à l’élection présidentielle du 22 février 2020, et qui se bat pour que soient concrétisées les aspirations profondes que les Togolais ont déposées dans les urnes ce 22 février 2020, revienne », a insisté Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Source: Liberté Hebdo
Source : icilome.com