Sites de vente en ligne : Les Togolais accrochés encore à la méthode traditionnelle

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Prendre son véhicule pour aller faire du shopping ou son panier pour aller d’un marché à un autre pour faire des provisions, c’est la méthode traditionnelle pour faire ses emplettes. Mais depuis quelques années, s’offrir un bien ne nécessite plus la présence physique dans un marché ou dans une boutique. De nouveaux moyens, pourtant méconnus du grand public, tentent de s’imposer peu à peu sans pour autant faire encore le poids. Il s’agit des sites de vente en ligne connus sous le nom de e-commerce. Entre réticence, peur de se faire escroquer et plaisir inexpliqué des moments de shopping, le Togolais n’a pas ce réflexe d’aller sur le net pour s’offrir un produit dont il a besoin.

Gain de temps, commodité, moindre risque sont autant de facilités qu’offrent les boutiques virtuelles. Aller sur un site de e-commerce, c’est tout comme se déplacer de chez-soi pour se rendre dans une boutique afin d’acheter un produit. Dès que l’on connait l’adresse du site, il suffira d’un PC ou d’un smartphone avec une connexion internet pour s’offrir le bien que l’on veut sans se déplacer.

Des connaissances vagues de boutique en ligne

Le Togolais lambda n’a pas le réflexe d’aller sur un site internet lorsqu’il veut se procurer un produit. Consommateurs et vendeurs en ligne en sont conscients.

« La seule fois que j’ai acheté en ligne, c’était un livre pour mon mémoire. Mais un ami qui s’y connait m’a aidé. Le reste, je pense que je l’ai dans le quotidien. Je peux courir l’acheter », a laissé entendre Akoua, étudiante en Master en Droit.

Et Roméo de renchérir : « Je ne connais pas de site en ligne qui vende au Togo. D’ailleurs, que vais-je aller acheter sur un site? Il m’arrive de voir des publicités de chaussure, d’habits, etc. sur Facebook et dans des groupes WhatsApp, mais je n’ai jamais rien acheté ».

Des boutiques en ligne qui tentent quand même de s’imposer

Plusieurs sites togolais proposent divers produits aux consommateurs aussi bien du Togo que de la diaspora.

« Le Togolais, surtout la jeunesse a plutôt le réflexe d’aller sur Facebook et nous en tant que e-commerçants nous utilisons les réseaux sociaux à savoir Facebook, Twitter, WhatsApp comme outils de communication pour toucher cette cible. Lorsque la personne surfant sur Facebook voit dans son fil un produit, souvent il passe. C’est lorsqu’il sera dans le besoin qu’il se rappellera qu’il a une fois vu en passant ce produit sur Facebook et s’il se rappelle la page sur laquelle il l’a vu, alors il y retourne ou s’il a enregistré le numéro, il nous contacte », explique Ayawo Gbedjeha, ingénieur intégrateur de Web, administrateur de Miaplenou.com.

Une réalité confirmée par Ismael Tanko, jeune transformateur de tomate fraîche en purée qu’il embouteille pour revendre sur Timagro.com. Il renchérit : « Les Togolais n’ont pas ce réflexe, c’est plutôt la diaspora qui l’a. Les Togolais de la diaspora ont pris l’habitude d’acheter pour leur famille ici (ndlr, le Togo). Mais ce n’est pas très fréquent. Le site en ligne en réalité n’est pas pour écouler nos produits ici, c’est plutôt pour rendre un service à la diaspora ».

Ces sites également sont une ouverture pour la promotion d’autres produits. Ainsi, nous avons rencontré Martin, un autre jeune Togolais qui va de boutique en boutique. Objectif, offrir les services du site en ligne commercefacile.com. Son métier consiste à prendre des photos d’articles en vente, les publier sur le site suivi d’un petit message sur le prix et le nom de l’entreprise et le contact de celle-ci.

« Notre souci est de faire de la publicité aux commerçants, aux particuliers, aux hommes d’affaires, etc. Il y a en fait deux pages sur commercefacile.com. Une page qui présente en quelque sorte le produit, le nom de l’entreprise et le contact. La seconde page quant à elle présente chaque produit et son prix. C’est juste une promotion des produits. La création de la boutique virtuelle est un service gratuit », explique-t-il.

Des méthodes des e-commerçants pour mettre en confiance les clients

Par manque de confiance, même sachant qu’il va payer à la livraison, le Togolais est réticent quand il s’agit d’acheter en ligne. Pour ce faire, plusieurs e-commerçants optent pour le payement à la livraison. « C’est pourquoi nous offrons le modèle du payement à la livraison. Pour l’instant, l’on n’a pas encore intégré le payement par carte Visa ou MasterCard. Seuls les clients qui ont déjà fait l’expérience ou ceux de la diaspora qui connaissent le système nous paient avant la livraison », ajoute Ayawo Gbedjeha.

Une fois sur le site, le client qui retrouve le produit dont il a besoin l’enregistre et le service de la boutique peut le contacter pour les démarches de la livraison.

Et il ajoute : « Un client qui enregistre un produit sur Miaplenou par exemple, nous le rappelons pour confirmer sa commande et l’adresse de livraison. Il nous indique l’adresse et si on a une idée précise de la zone, c’est facile puisqu’on sait à quel niveau le client se trouve. Le cas échéant on demande si le client utilise WhatsApp, cette application permet d’envoyer sa localisation à une personne. Quand le client est à l’endroit indiqué et qu’il envoie sa localisation, il suffit de se servir de Google Map qui nous indique l’itinéraire jusqu’au client ».

Il faudra préciser que la connexion défectueuse que le Togolais a est un obstacle pour surfer sur différents sites à plus forte s’offrir un bien. Ouvrir une page demeure pour le Togolais un parcours de combattant.

Les sites de vente en ligne sont d’une importance capitale dans les pays développés et même des pays africains où la notion de gain de temps est assimilée. Même si ces boutiques en ligne ne font pas encore le poids au Togo, elles finiront par s’imposer surtout avec l’ère du numérique.

Magnim

www.icilome.com