Création des 116 communes : Les UST exigent une relecture de la loi et l’implication des populations

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Le coup de force perpétré à l’Assemblée nationale le 23 juin dernier, conduisant à la création de 116 communes, continue de susciter des réactions. Pour les Universités Sociales du Togo (UST), le contenu de cette loi est insuffisant et suscite de multiples inquiétudes.

Quels sont les critères utilisés pour répartir le Togo en 116 communes ? Comment s’identifier à une commune si l’on ne connaît pas son nom ? Si les critères géographiques, démographiques historiques, culturelles et économiques ont été combinés dans le découpage actuel, dans quelle proportion l’ont-ils été fait ? Comment se fait-il que des zones ayant les mêmes contextes historiques et anthropologiques avec une démographie différente se retrouvent avec presque un même nombre de communes ? Autant d’interrogations posées par les UST qui tentent de mieux comprendre les raisons de ces inégalités observées dans ce découpage.

Le premier couac, c’est que cette loi a été votée dans la précipitation et à la va-vite. Cette loi fondamentale devrait être mise en œuvre d’une manière transparente et inclusive. Le second couac, c’est que les populations qui sont les premiers concernés ne sont pas informées et ne sont pas impliquées. Or, il est indispensable que les populations soient informées.

Cette répartition du Togo en 116 communes, pleine d’incongruités, est une bombe à retardement, selon les UST. Jusqu’à présent, les populations ne se sont pas encore rendu compte de ce qui s’est fait dans un bureau comme ce fut le cas de l’Afrique à la Conférence de Berlin en 1884. C’est son application sur le terrain qui se heurtera à la colère des populations, ce que craignent les Universités Sociales.

Selon Seth Kluvia, membre des UST, « il y a assez de déséquilibre en terme de populations entre les communes au sein d’une même préfecture. Agou1 a par exemple 63 000 hbts contre 21 000 pour Agou 2. Il y a également l’enclavement de certaines communes par rapport à d’autres. C’est-à-dire qu’on prend des communes, mais qu’on se rend compte qu’il y a des localités qui sont à l’autre bout d’une autre commune ».

Et d’illustrer : « Le cas de Kloto avec Hanyigban intégré dans Kpalimé, Tové qui est dans Kpalimé qu’on détache pour mettre ensemble avec Fiokpo qui est à l’ouest de Kpalimé. Les gens de Hanyigban pour venir à Kpadapé passe devant la mairie de Kpalimé avant d’aller demander des services dans leur commune d’attribution, ce qui est inadmissible ».

« Pour une véritable paix sociale, il faut une relecture de la loi afin que des situations comme celles qui existent ne se répètent plus. Lorsqu’on crée des communes, on peut accepter des différences de populations jusqu’à 15%. Mais le découpage tel qu’il a été fait dans notre pays, a des différences de 40%, parfois c’est le triple. Par respect à la population, nous pensons qu’il est important qu’on nous dise les critères de cette répartition », exige Prof David Dosseh, Coordonnateur des Universités Sociales du Togo.

Les UST se donnent également pour tâche de sensibiliser massivement les populations, afin qu’elles soient au parfum de ce qui se trame au plus haut sommet.

M E

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