Serail: privatisation, duperie, les derniers coups de Faure…

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Tchagnaou Ouro-Akpo ne reconnait plus Faure Gnassingbé dans le Togo qu’il préside. L’ancien vice-président de la Commission des finances à l’Assemblée Nationale exprime sa désolation face à la débandade économique qui prévaut au Togo sous l’ère de Gnassingbé, le fils.


L’ancien député de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) impute la responsabilité au Chef de l’État qui avait pourtant rassuré les Togolais sur la privatisation à outrance des sociétés. Lisez plutôt la tribune du parlementaire !

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Et si Faure Gnassingbe avait menti sur sa vraie nature ?

L’assemblée nationale vient de voter le projet de loi portant autorisation d’ouverture totale ou partielle du capital de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) comme ce fut le cas récemment des deux banques qui restent à ce jour non privatisées de même que la société Togo télécom et sa filiale non moins florissante qu’était la société Togocel « Le leader de la téléphonie au Togo jamais égalé.

Depuis l’avènement de Faure Gnassingbé au pouvoir, beaucoup d’événements relevant des cas de conscience se sont succédés et prêtent à réfléchir sur l’homme et sa vraie nature.

Il est l’auteur de la déclaration « lui c’est lui, moi c’est moi « pour rassurer ceux qui ne se doutaient pas que le fils ne pourrait pas faire mieux que le père. Au fil du temps, « l’homme simple » se révèle plus mauvais gestionnaire que son feu père. La période d’embellie que l’on pouvait s’attendre, s’est révélée par une succession de grands projets et de programmes très mal conçus qui ont tous échoué.

De la privatisation de la CEET à l’époque devenu Togo électricité à Contour Global en passant par les conflits d’intérêt nés de la cession de la manutention du Port Autonome de Lomé entre Jacques Dupuy Dobi et Bolloré, tous ces projets ont lamentablement échoué avec à la clé des procès au tribunal international du commerce perdu par le Togo. Ce qui coûta plus d’une soixantaine de milliards aux contribuables togolais.

Le plus gros scandale fut le projet Contour Global conçu pour fonctionner avec six turbines à bas du gaz. Le Contour Global reste à ce jour un véritable gâchis puisse que depuis sa mise en service, seulement une seule turbine fonctionne et à base du gasoil. Ce qui coûte très chère à la CEET qui non seulement n’a jamais bénéficier de la baisse des prix des produits pétroliers à l’international mais, conformément au contrat doit approvisionner la société et payer 16 milliards par an que la centrale ai tournée ou pas, ceci pendant 25 ans.

Lors d’une interpellation à l’assemblée nationale, les représentants de la nation ont été stupéfaits en écoutant le ministère des transports et des travaux publics à l’époque M Ninsao Gnofam représentant le gouvernement affirmer que, la concession de la construction du troisième quai, qui à l’inauguration avait été annoncé pour un coût de 350 milliards pour une durée de 35 ans, n’étais que de 150 milliards sauf qu’il n’a pas été en mesure de préciser la durée de concession.

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Il faut noter que depuis 2009, tous les programmes de développement qui se sont succédés ont connu le même sort. De la DSRP au PND en passant par la SCAPE, les résultats sont restés les mêmes et la pauvreté s’est accrue dans certaines localités. L’oligarchie du régime RPT-UNIR s’est enrichie de plus belle avec le système de préfinancement des projets de construction des routes et autres édifices publics qui au final n’a été qu’une arnaque politico économique un système organisé d’enrichissement illicite avec pour fondement l’impunité garantie pour les grands détournements. Ainsi donc, tous les projets financés dans le cadre des OMD, qui avaient pour objectif « la réduction par moitié de la pauvreté à l’horizon 2015. Ce qui malheureusement n’a pas été atteint.

A ce jour, le taux de pauvreté qui était de 66% au début de la mise en œuvre du DSRP en 2009 serait de 53 % très loin des objectifs principaux tels que prévu.

Plus grave la dette publique de l’État qui était, à l’annonce de l’atteinte de l’initiative PPTE le 14 octobre 2010, évaluée à 1244 milliards et qui dès lors a bénéficié d’une réduction de 80% de la part des bailleurs extérieurs, le Togo s’est retrouvé avec une dette publique évaluée à 2200 milliards soit 80,08% du PIB à la fin de l’année 2018 qui consacre en même temps l’échec de la SCAPE.

Comme on pouvait s’y attendre, à la fin du programme dénommé la Stratégie pour la Croissance Accélérée et la Promotion de l’Emploi (SCAPE) la croissance est passée de 7’% en 2014 à 4,5 en 2018 et du coup la promotion de l’emploi n’a pas été réalisée. Au contraire le Togo était devenu miraculeusement le pays le plus endetté de l’Afrique de l’ouest pour ne pas dire de l’Afrique. Comme solution, le pouvoir togolais à annoncer un autre programme plus vicieux que les précédents. Le PND dont le soubassement est le partenariat public-privé avec un financement de 6421milliards dont 60 pour cent du privé.

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La solution la plus inattendue est trouvée, la mise en cession des sociétés d’État qui peuvent susciter une certaine convoitise.

Ainsi, depuis le dernier trimestre de l’année 2018, le peuple togolais assiste médusé à la session de son patrimoine sans comprendre ce qui se passe réellement. Deux lois portant cession des deux banques qui restent encore dans l’escarcelle de l’État, la BTCI et l’UTB de même que le consortium Togocom ont été voté coup sûr coup.

Le plus cocasse c’est apparemment les entreprises en pleine reconstruction, après avoir été affaiblies par la mauvaise gestion légendaire et sans chercher à situer la responsabilité, qui subissent cette situation comme couvrir certains membres de l’oligarchie sous la forme de la prime du vice à la vertu de la mal gouvernance.

Aujourd’hui c’est le tour de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (SNCT) qui se prépare à faire les frais de la volonté de la minorité oligarchique décidé vraiment à se couvrir et à s’enrichir sur le dos du peuple sans aucune vergogne.

Face à cette situation imposée par un régime de prédation du patrimoine public dont la gouvernance se caractérise par la réalisation des projets budgétivores qui n’ont jamais été opérationnels tel que le projet E-gouvernement qui a coûté plus de 24 milliards ou des projets plusieurs fois financés tel que la route Lomé-Vogan-Anfoin pour ne citer que ceux-là. Comme on le constate le mode gouvernement introduit dans notre pays qui consiste à céder des pans entiers de gestion de nos entreprises et même de notre système sanitaire est ni plus ni moins un aveu d’échec.

Pendant longtemps, nous avons averti plus d’une fois que, l’analyse de l’évolution des prix des produits pétroliers à pompe en rapport avec l’évolution des prix à l’international ne présentent aucune corrélation, au contraire, l’évolution des prix des produits à la pompe obéissait à une volonté de renflouement des caisses très souvent vidées en période poste électoral.

Aujourd’hui les résultats des journalistes d’investigation publiés dans les journaux Alternative et Liberté prouvent à suffisance que les mafieux identifiés ont une protection au sommet de l’État. Sinon comment peut-on expliquer que depuis que ce scandale financier évalué à plus de 500 milliards à été découvert aucune institution de contrôle de l’État n’a été saisie à cet effet ?

Le peuple togolais doit comprendre que la prospérité n’appartient pas seulement qu’au dirigeant et que l’avenir appartient à ceux qui se battent pour changer leurs propres conditions. Dans notre pays aujourd’hui, le vice a pris la place à la vertu et la corruption à l’honnêteté. Tout le monde doit se mobiliser pour dénoncer et combattre l’exclusion et l’accaparement de la richesse nationale par la minorité à la tête du pays et changer l’ordre des choses.

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Face à tout ce qui précède la question légitime que l’on est en droit de savoir, si Faure Gnassingbé est un homme d’État ou un homme d’affaires ?

OURO-AKPO Tchagnaou ancien vice-président de la Commission des finances à l’Assemblée Nationale

Source : Togoweb.net