Scandale : flou financier autour de la vente de la BTCI au PDG de EBOMAF

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La Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) va bientôt changer d’acronyme, car bientôt cédée à une entreprise privée. Ça, on le sait. Mais ce que l’on ne sait pas, ce sont les chiffres de la transaction, quasiment classées « secret-défense ».

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Depuis le mois de juillet 2021, les autorités togolaises ont annoncé la cession de la BTCI à Mahamadou Bonkoungou, PDG du groupe EBOMAF, bénéficiaire de plusieurs contrats de construction de routes dans notre pays.

Depuis lors, le prix de vente gardé secret jusqu’à présent n’a jamais été révélé aux citoyens.

Il y a une semaine, le lundi 20 décembre, le contrat de vente définitif a été signé, dans les bureaux du ministère togolais des finances situés au CASEF, entre le groupe IB Bank et Sani YAYA, loin de la presse et des regards indiscrets, toujours sans révélation publique du prix de la vente.

Pourquoi autant de secret autour de la vente d’un patrimoine commun ?

Ou bien, la BTCI n’appartient pas à tous les citoyens togolais ? Qu’on nous le dise.

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Les règles de transparence, de bonne gouvernance et de reddition de comptes aux citoyens auxquelles sont soumis les dirigeants togolais ne les obligent-elles pas à communiquer largement sur cette transaction en destination du public?

Ou bien y a-t-il quelque chose à cacher aux Togolais dans cette énième opération de bradage et de prévarication économique du patrimoine du pays ?

Le montant de cette vente sera-t-il inscrit dans les recettes de l’Etat au budget de 2021 ou de 2022 qui n’est même pas encore voté?

On se rappelle, Togo Telecom et Togocel avaient été vendues dans ce pays à la modique somme de seulement… 48 milliards de FCFA au groupe Axian et Agou Holding, propriété de qui on sait.

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Il a fallu le haro de plusieurs journalistes pour qu’une simulation éhontée d’écritures soit effectuée en inscrivant cette somme au budget de l’État et en créant en contrepartie des dépenses immédiates correspondantes, afin que ladite somme ne soit pas vue comme un excédent dont les citoyens pourraient réclamer l’utilisation qui en a été faite au profit des populations.

La vente de la BTCI aussi va-t-elle subir le même sort?

Ou bien, c’est plutôt un troc qui a été fait, du moment où Bonkoungou rend des services très coûteux à l’État, loue ses avions à l’État togolais et financerait sur fonds propres une partie des contrats de construction de routes dans le pays ?

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Alors la BTCI lui a-t-elle été remise tout simplement contre ce que le Togo lui doit? Les Togolais veulent savoir et en ont le plein droit. On s’est assez foutu d’eux, à force de se taire face à l’écrasement de leurs droits et à force de toujours ruminer leur mal en invoquant Dieu. Y a-t-il dans ce Togo quelqu’un pour nous dire à combien la BTCI,  qui fait partie du patrimoine de nous tous, a-t-elle été vendue à Bonkoungou ?



Source : Togoweb.net