Sacré RPT-UNIR : En attendant le vote des mineurs, des fous et des mendiants.

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Tout commença le 19 Février 2018 avec le début du dialogue. Un dialogue impossible avec des envoyés de Faure Gnassingbé arrivés avec des idées arrêtées et figées, incapables de prendre aucune décision sans leur protecteur. Ces pourparlers intertogolais, surtout ce comportement de figurants, adopté par les représentants du parti au pouvoir, ont permis de lever un coin du voile pour nous faire voir et comprendre ce qui se passe au sein du système instauré autour de Gnassingbé 2. Personne dans ce cercle de délation et de mensonges, en dehors du prince-héritier, ne décide de rien. Les ministres ne le sont que de noms, parmi eux personne n´a aucun pouvoir; ils ne sont que des complices chargés de mentir, de faire des contorsions de toutes sortes malgré l´évidence pour ridiculiser l´opposition, donc le peuple; pourvu que Faure Gnassingbé reste au pouvoir, afin qu´eux continuent à voler en toute impunité. Il en va de même pour les nombreux directeurs de société qui gèrent leurs boîtes dans l´opacité totale.

Au soir du 19 Février 2018 le dialogue avait en réalité tourné court avant qu´il ne commence, par faute de bonne volonté de Faure Gnassingbé. Les préalables ou encore mesures d´apaisement qui consistent à la libération de tous les prisonniers politiques et à la levée des sièges militaires dans les villes concernées, ne sont pas jusqu´à ce jour totalement pris en considération par le pouvoir. En dehors de quelques libérations à compte-gouttes l´homme à qui le crime profite semble avoir mis son veto à l´élargissement des militants du PNP et des membres de la société civile aux dossiers pourtant vides.

Quant aux sièges militaires à Bafilo, Mango et Sokodé, non seulement Faure Gnassingbé et son beau frère Abalo Kadanga refusent de les faire lever, ils renforcent la présence militaire un peu partout au Togo. Et ce sont ces militaires qui aident ou couvrent des miliciens payés par le pouvoir pour harceler, molester ou battre à mort des militants des partis politiques de l´opposition surtout dans le nord du pays. Le militant du PNP, battu sauvagement à Tchamba et laissé pour mort, parle de plusieurs hommes en tenue parmi ses agresseurs. À Kara, le responsable de l´ANC, lui, fut victime des bastonnades de la part de miliciens ayant l´onction du préfet de la Kozah Bakali. C´est en toute impunité que les militaires bouclent le quartier dans lequel se trouve le siège du Parti National Panafricain(PNP) dans la nuit du 24 au 25 Octobre 2018 à Sokodé pour effacer le rouge et faire repeindre la devanture du siège d´un parti légalement constitué. Mais, on est où là? Sommes-nous encore dans une république avec tous nos droits et nos devoirs? Tous les autres partis sont-ils interdits d´activités? Le Togo est-il encore dirigé? Ou c´est déjà l´anarchie totale?

Faure Gnassinbgé ne dit rien, ne fait rien pour que la CENI incomplète arrête son recensement unilatéral; pire, ses lieutenants à l´assemblée nationale, au gouvernement et à la CENI font tout pour que les représentants de l´opposition ne puissent jamais y sièger. On fonce tête baissée vers les élections législatives comme si le manque d´élections était la cause des soulèvements depuis Août 2017.

Ce recensement contesté par les partis de la C14 aura au moins eu le mérite de nous révéler les fraudes pré-électorales commises dans le passé par le gouvernement Gnassingbé. Aujourd´hui les consignes semblent plus radicales parce que Faure Gnassingbé tiend à s´imposer à tout prix aux togolais, peu importe les conséquences. On ne se cache plus pour tricher. Des mineurs sont recrutés à tour de bras, des malades mentaux, communément appelés fous sont enrôlés, des cars ont convoyé des togolais résidant à Accra-Nima au Ghana, au vu et au su de tout le monde, jusqu´à Tchamba pour se faire recenser. Certains des convoyés ont même haussé le ton pour mettre en garde leurs recruteurs du RPT-UNIR qui ne voulaient pas leur remettre la totalité de la somme d´argent promise. Des photos de personnes recensées plusieurs fois avec des cartes d´électeurs multiples sont légion sur la toile. Sur les réseaux sociaux des cartes d´électeurs, avec pour mention ,« profession: mendiant » » circulent. S´ils ont eu le cynisme de classer la mendicité parmi les professions reconnues, ça revient à dire que le demi-siècle de règne des Gnassingbé a conduit beaucoup de Togolais à la mendicité-. A-t-on besoin d´un autre bilan pour que Faure Gnassingbé s´éloigne du pouvoir?

Si aujourd´hui les partis politiques de l´opposition et leurs militants sont pris pour cibles par des miliciens à la solde du parti au pouvoir soutenus par des militaires de l´armée nationale, on peut craindre le pire quand un jour le temps sera venu pour des campagnes électorales plurielles. C´est pourquoi nous disons qu´avant tout règlement de la crise togolaise de façon définitive, avant toute élection digne de ce nom, avant que tout citoyen, tout leader politique puisse jouir de sa sécurité et de sa liberté d´aller et venir sans restriction, il faudrait régler le problème de l´armée qui est aujourd´hui inféodée au pouvoir. Ce qui est anormal dans une république.Demandez-vous pourquoi Faure Gnassingbé ne veut pas lever les sièges militaires dans les villes concernées, et vous avez l´intention pas très gentille qu´il a pour le Togo.

Samari Tchadjobo

Source : www.icilome.com