Le fameux projet de transformation du Groupe TOGO TELECOM en TOGOCOM qui a pris une vitesse de croisière depuis quelques semaines, n’en finit pas de faire couler encre et salive, et il en sera ainsi pendant longtemps tant que les objectifs cachés ne seront pas révélés. Nous avons, dans la parution du 28 juillet dans un article consacré à ce projet, fait l’historique de la gestion hasardeuse de TOGO TELECOM sur fond d’impunité qui entraine aujourd’hui cette transformation.
Face à un tel projet dont personne ne maitrise les tenants ni les aboutissants, c’est l’inquiétude qui s’empare du personnel malgré les assurances données et répétées par l’autorité de tutelle. Il y aura, qu’on le veuille ou non, un plan de redéploiement du personnel au sein des deux sociétés, comme on l’a connu à l’OTR. Et c’est cette perspective qui suscite un grand malaise au sein des employés qui craignent un saut sans parachute dans le vide.
Le cabinet canadien finalement retenu pour l’accompagnement social des Ressources Humaines est déjà à pied d’œuvre, mais au sein du personnel de TOGO TELECOM et de TOGOCEL, l’heure ne semble pas à l’unité d’action. Si les syndicats et les délégués du personnel affûtent déjà les armes pour faire face à la situation, l’ambiance au sein des deux groupes n’est pas à la cohésion, pour le simple fait que certains agents sont manipulés à des fins obscures. L’arme fatale dont l’on se sert dans ces genres de situations consiste à diviser pour régner.
Certains y ont déjà mordu après que des promesses de promotion à des postes de responsabilité dans le nouveau holding leur ont été faites. C’est ainsi qu’il est reproché à deux femmes, l’une à TOGO TELECOM et l’autre à TOGOCEL, de s’improviser responsables des ressources humaines pour discuter avec le cabinet canadien alors qu’elles n’ont pas les compétences en termes de formation. La restructuration ou la transformation en cours est un processus suffisamment délicat que les négociations sur l’avenir du personnel ne sauraient être laissées dans les mains des personnes qui n’ont pas ces compétences.
L’autre inquiétude, c’est l’occasion qu’offre cette transformation au ministre des Postes et de l’Economie numérique de caser ses amis, les proches de ses amis, ses parents, suscitant des conflits d’intérêts. On parle déjà du coté juridique du projet qui serait confié à une société d’avocats proche de l’autorité de tutelle, tout comme la communication qui sera assurée par une de ses proches qui viendra directement de Paris. L’on s’inquiète ensuite des multiples cabinets d’experts qui vident par des factures salées les caisses de la société TOGOCEL.
A force de débloquer des milliards pour régler les factures des experts dont on peine à voir la pertinence des travaux, TOGOCEL risque aussi un matin de mettre la clé sous le paillasson. Faut-il le rappeler, le ministère des Postes et de l’Economie numérique s’emploie, depuis des années, à bloquer les projets d’investissement et d’extension de TOGOCEL, mettant en difficulté la société vis-à-vis de ses clients. TOGOCEL a payé 20 milliards pour la licence 4G qui n’a toujours pas été octroyée à ce jour. Mais pour 200 millions, on se précipite d’octroyer des licences de fournisseurs d’accès internet (FAI) à deux sociétés avec tous les avantages dont les propriétaires sont les amis et proches des décideurs.
Les responsables des sociétés Vivendi Africa et Théolis ont des liens privilégiés voire suspects avec ceux qui leur ont accordé les licences pour une concurrence mortelle au groupe TOGO TELECOM qui est en train de se muer en TOGOCOM. Avec la « gapérisation » en cours, les agents des deux sociétés vont-ils subir le même sort que ceux de l’OTR ? L’avenir ne s’annonce pas serein et le plus grand danger dans un processus de transformation, comme celui-là, c’est le risque de démotivation du personnel. Il faudra enfin rétablir une vérité une fois pour de bon. Ce n’est pas la création du holding ou la délivrance des licences qui va réduire le coût des communications. Pour réduire le coût élevé des communications, il suffira pour l’Etat de renoncer aux nombreuses taxes qu’il impose sur les communications à l’entrée comme à la sortie. C’est le même phénomène qu’on observe sur les billets d’avion dont le coût au Togo est exorbitant par rapport aux autres pays
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