Pourquoi le Togo a-t-il renoncé à la subvention sur le gaz butane?

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Vous l’aurez constaté au travers des échanges de courriers que le gouvernement de notre pays a décidé de renoncer systématiquement à la fameuse subvention sur les prix du gaz butane depuis la fin de la semaine écoulée.

Même si aucune explication n’a été donnée à cet effet, le citoyen responsable peut au moins se dire que ce n’est sûrement pas par cynisme ni sadisme qu’une telle décision a été prise, mais probablement parce que le souffle de l’État lui-même s’effondre, sa capacité à assumer ses charges régaliennes s’amenuise de plus en plus réduisant ainsi, sa marge de manœuvre en tant qu’État ayant pour principale mission, de veiller au bien-être des populations et à leur épanouissement progressifs à partir des ressources qui sont essentiellement mobilisées par les contribuables pour une telle cause.

Ce faisant, le Togo est pratiquement le premier pays à faillir clairement de ce point de vue de la subvention dans notre sous-région, ainsi le coût du gaz est le plus cher par ici que dans tous les pays de notre espace. L’on se souvient qu’il en avait été de même de l’engrais chimique où il est vendu cette année à 18000 CFA au Togo, alors que les pays enclavés y compris le Mali, le vendent à 10.000 FCFA.

C’est exactement à ce niveau que se situe le vrai problème et nous devons, me semble-t-il, commencer à nous poser les bonnes questions sur nos choix politiques et notre style actuel de gouvernance du pays.

Il est clair qu’à cette allure, les propagandes politiques, le chiffres flatteurs sur la croissance économique,  les affirmations gratuites, le faux-fuyant essentiellement destinés à berner le peuple ne servent absolument plus à rien. C’est le résultat dans la vie du citoyen qui compte au bout du compte.

 Dès l’instant où notre pays est désormais ceinturé par de bonnes nouvelles venant des pays voisins, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali…où les salaires des fonctionnaires ainsi que les allocations familiales, ont été revus à la hausse, où les subventions continuent d’avoir court, où ces États, vaille que vaille, font tout pour maintenir leur présence dans la vie du citoyen, poursuivent, malgré la mauvaise conjoncture, les grands chantiers d’infrastructures, cela veut dire qu’il y’a forcément chez nous, un sérieux problème de gouvernance qui permettait la création optimale de richesse, ou alors, un vrai souci dans la gestion de cette richesse par le gouvernant lui-même.

D’où l’impérieuse nécessité, à compter de maintenant, de revoir les priorités de l’État, ses orientations, son rapport avec le peuple et le regard qu’il porte sur le citoyen lui-même, étant entendu que toutes les ressources de l’État ou presque, viennent précisément de l’œuvre du citoyen.

Nous savons tous que la vocation de toute société est l’évolution à tous points de vue et quand, par la force des choses, un pays entier entame une marche à reculons, avec un essoufflement progressif de sa propre vie et de celle de son peuple, le dirigeant se doit de commencer à changer de paradigmes dans la gouvernance en questionnant au mieux, le génie intérieur.

 Car à ce niveau inquiétant d’essoufflement, la complaisance ne peut plus être tolérée dans la gestion des affaires du pays, le jonglage et l’amateurisme non plus.

Luc Abaki

Source : icilome.com