Nyita s’appauvrit malgré sa richesse

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La population de Nyita, un village situé dans le canton d’Akoumapé (préfecture de Vo), a perdu le sourire vers la fin des années 80, lorsqu’il lui avait été annoncé que sa terre contient du phosphate. L’information a été donnée par la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau au Togo et le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (Craph).

Cette nouvelle est censée apporter de la joie au cœur de la population de Nyita. Mais ce n’est pas visiblement le cas. Tout porte à croire que le calvaire de cette population a plutôt commencé après la découverte. Les terres de Nyita contiennent du phosphate et cela veut dire qu’inéluctablement, le phosphate doit être exploité.

Ainsi, des ménages se trouvaient dans l’obligation de déserter leurs domiciles, plantations pour une autre destination. Et-ce de gré ou de force.

Pis, les délogés ont été installés sur de nouvelles parcelles sans aucune garantie de propriété. En d’autres termes, ces derniers squattent les lieux puisqu’ils n’auront pas de quoi se défendre lorsque les vrais propriétaires de ces parcelles réclameront tôt ou tard leurs biens.

Selon les informations, les nouvelles demeures construites par la société extractive du phosphate sont en réalité des maisons de fortune. Aussi, nombreux agriculteurs, faute de terres cultivables, n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles. Pourtant, les palmeraies et plantations ont été détruites pour laisser place à l’espace d’extraction du minerais et ce depuis un moment.

L’on apprend que malgré l’exploitation du phosphate de la localité par la société extractive, le village est encore dans un état piteux.

« Aucun des plus de 17 quartiers que compte le village ne dispose d’un centre de santé, ni de fontaine. Le petit château d’eau construit depuis des années n’a jamais contenu d’eau. Il ne sert que d’ornement ou de lieu touristique. Il en est de même pour des installations électriques qui traversent les quartiers pour alimenter une parcelle à quelques encablures », indique une source.

L’autre hic, à en croire le confrère « emergence-togo.com », est qu’au niveau de l’administration de la société extractive, la rétrocession des terres après extraction du minerai est inévitable, mais elle devient un véritable enfer pour la population. Les parcelles rétrocédées sont confisquées par des mains puissantes.

« En plus, les fonds relevant de la location des terres exploitées que paie la société aux délogés ne sont pas conséquents. Ceux qui perçoivent trimestriellement moins de 0,25 dollar US (75 fcfa) se classent parmi les grands car, il y en a qui reviennent avec un peu plus du dixième de cette somme », relève le confrère.

Et donc, la pauvre population de Nyita n’est pas au bout de ses peines. Elle n’en finit pas avec les problèmes.

JA

Lomechrono.com