Dans les satrapies africaines, la glorification souvent excessive des dirigeants est érigée en norme. La fonction présidentielle est sacralisée et le président érigé en émule de Dieu, omnipotent, omniscient. Obnubilés par le pouvoir, certains dirigeants brillent plus par leurs comportements ubuesques et mégalomaniaques que par leur intelligence politique et leur sens du devoir.
Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Le phénomène du culte de la personnalité est si poussé en Algérie que le nouveau président Abdelm adjid Tebboune a décidé, le 21 avril 2020, de mettre fin à l’usage de la formule « sur orientations et sur instructions du président de la République».
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Tous les ministères et grandes directions ont été instruits de l’interdiction de cette formule qui, selon la présidence algérienne, consacre le culte de la personnalité. Le porte-parole de la présidence a transmis une série d’instructions à ses collègues des différents ministères dans le sens de la désacralisation de la fonction présidentielle.
« Si je réussis, aidez-moi et encouragez moi, et si j’ai failli, corrigez-moi. Le culte de la personnalité est révolu dans l’Algérie nouvelle », a martelé Abdelm adjid Tebboune en décembre 2019 lors de sa prestation de serment, interdisant par la même occasion que le terme « Son excellence » ne précède plus son nom et prénom .
Il faut remonter en Europe de l’Est, notamment en Ukraine pour assister à la démystification de la fonction présidentielle. Elu en avril 2019, le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, 41 ans, s’est rendu à la cérémonie d’investiture à pied, prenant la liberté de « checker » et de faire des selfies avec ses partisans le long du parcours.
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Plus bouleversant, alors qu’ailleurs, certains dirigeants mégalomanes aiment voir figurer leur image partout, sur des casquettes, des fanions, des bracelets, etc., le président ukrainien, lui, a demandé aux fonctionnaires de ne pas accrocher son portrait dans leur bureau. « Je ne veux vraiment pas mes photos dans vos bureaux, car le président n’est pas une icône, mais un serviteur de la nation.
Accrochez les photographies de vos enfants et regardez-les dans les yeux avant chacune de vos décisions », leur a lancé Zelensky.
Au Togo, classé deuxième dictature au monde derrière la Corée du Nord à juste titre, le culte de la personnalité, la flatterie servile, l’excès de zèle sont particulièrement très forts. Ces vices et t ares régissent les comportements des cadres et autres commis de l’Etat. La formule « sur instructions personnelles et fermes du chef de l’Etat » est présente dans tous les discours et Premier ministre, ministres, directeurs…s’y adonnent à cœur joie. Toutes les tribunes sont des occasions rêvées pour se fondre de façon systématique et intempestive en flagornerie pour le fils du père.
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Le zèle laudateur de certains ministres actuels de Faure Gnassingbé est tel qu’il n’y a qu’une seule limite qu’ils ne sont pas à franchir pour l’instant à savoir celle de proclamer leur « cham pion » comme le seul et légitime représentant de Dieu sur terre…
Médard AMETEPE
Source : Togoweb.net