Le sujet fait l’objet de débats au sein de l’opinion. La Coalition des 14 doit-elle renouer immédiatement avec les manifestations de rue ou attendre et faire un bilan de tout ce qu’elle a déjà fait durant plus d’une année ? Nombreux sont ceux qui ont voulu donner leur point de vue sur la question qui, d’ailleurs, divise. Pour les uns, il faut battre le fer quand il est chaud, c’est-à-dire renouer avec les manifestations. Pour d’autres, il faut d’abord bien peaufiner les stratégies, détecter les erreurs et leur trouver des solutions définitives.
Les nouvelles manifestations initialement prévues pour le 12 janvier dernier avant d’être reportées au 26 janvier, n’ont pas manqué l’occasion de dérober de nombreux commentaires au sein de l’opinion publique togolaise. Pour certains, ces manifestations doivent d’abord attendre.
« Je crois que le constat est là, je ne trouve pas l’intérêt de se lancer à nouveau dans les rues pour une quelconque manifestation. La Coalition a demandé à ce qu’on boycotte le recensement, on l’a fait. Elle a demandé à ce qu’on boycotte la campagne électorale, ce fut fait, ensuite le scrutin du 20 décembre dernier. Et quel bilan nous avons fait face à tout ça ? », a déclaré Yemdo. Pour lui, les manifestations vont ressembler à celles qui ont déjà eu lieu et qui n’ont pas été rentabilisé.
Pour un autre, les responsables de la Coalition n’ont pas su mettre à profit du 19 Août 2017. Beaucoup de choses ont été manquées. Selon lui, cette date était salutaire, mais il a manqué à la Coalition un travail de fond.
« On craint que les nouvelles manifestations du 26 ne produisent les mêmes résultats. Si nous retournons au tout début de la crise que traverse le Togo, le parti PNP avait fait une très belle sortie que j’ai même saluée, mais a manqué de faire au préalable une mobilisation interne, c’est-à-dire faire un travail sur toute l’étendue du territoire notamment des petits regroupement par quartiers, villes villages, régions et autres », a mentionné Blaise, Directeur d’une agence de la place.
Fatiatou, une militante de la Coalition n’épouse pas l’argument développé par les deux premiers observateurs. Pour elle, il faut plutôt créer de nouvelles stratégies.
« Ce n’est pas le moment de baisser les bras, le pouvoir pense qu’il a gagné et c’est en ce moment qu’il est plus que vulnérable. Il faut changer de stratégie, je trouve. Je pense qu’il faut qu’on travaille en étroite collaboration avec les organisations internationales, les ONG, les reporters sans frontières afin d’avoir un monde fou au parfum des dérives de ce régime. Je suis optimiste que le peuple viendra à bout de cette dictature car la lutte populaire est invincible », a-t-elle déclaré.
Pour beaucoup, il ne faut pas attendre que quelqu’un d’autre vienne prendre les choses en main. Il appartient aux Togolais de prendre leur destin en main. C’est un leurre de croire qu’il existe une communauté internationale qui viendrait chasser le régime RPT/UNIR du pouvoir. C’est une lutte qu’il faut quotidiennement opposer à ce pouvoir.
« Pour les manifestions du 26, je ne sais pas quoi dire au fait. Je pense surtout que c’est le moment ou les Togolais doivent compter sur eux-mêmes plutôt que d’attendre Dieu. Je pense que Dieu ne fera rien à la place des Togolais. Il aurait déjà fait si c’est le cas, puisque ça dure depuis plus de 50 ans le calvaire des Togolais sous le règne des Gnassingbé. Dieu a déjà libéré le Togo. Il faut maintenant que les Togolais eux-mêmes se battent pour jouir de cette liberté », a indiqué Komlan.
Il a donc lancé, tout comme les responsables de la Coalition des 14, lancé un appel à tous les Togolais de se mobiliser massivement pour les manifestations du 26 janvier prochain.
Nicolas
Source : www.icilome.com