La marche pacifique qu’organise le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) pour demander la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques du pays, aura bel et bien lieu ce vendredi 05 octobre 2018 à Lomé. Seulement, dans un courrier en date du 02 octobre, le Contre-amiral Fogan K. ADEGNON a modifié l’itinéraire préalablement défini et imposé un nouvel itinéraire aux organisateurs. En conférence presse hier à Lomé, les responsables du FCTD ont pris acte de cette décision et « demandent aux autorités compétentes de bien vouloir prendre des dispositions idoines en vue d’assurer la couverture sécuritaire de cette manifestation pacifique suivant le nouvel itinéraire qu’elles ont elles-mêmes défini ». Lire la déclaration liminaire du FCTD dans son intégralité.
DECLARATION LIMINAIRE
Chers camarades journalistes, chers concitoyennes et concitoyens, chers compatriotes au Togo et de la diaspora,
Depuis la naissance de la crise que traverse notre pays, des centaines de citoyens togolais ont été interpellés et jetés en prisons à la suite des procédures ne leur ayant pas offert des garanties d’un procès équitable. Et pour cause, la durée et les conditions de leur détention sont manifestement disproportionnées par rapport aux faits qu’ils sont présumés avoir commis, dans la mesure où des informations précises qui nous sont parvenues font état de la criminalisation des faits pour lesquels certains d’entre eux sont poursuivis. En outre, cette détention est l’aboutissement de procédures manifestement entachées d’irrégularités et liées aux motivations politiques des autorités en place.
Il en résulte donc que le prolongement de leur détention reste imposé par des raisons et des motifs purement politiques car, alors qu’ils présentent de garanties réelles et suffisantes de représentation pour la suite des procédures, alors que la dégradation de l’état de santé de certains d’entre eux reste incompatible avec le milieu carcéral, plusieurs demandes de mise en liberté provisoire leur ont été refusées sans motif juridique valable.
Cette situation contraste fortement avec l’impunité accordée par les mêmes autorités togolaises à des nombreux miliciens qualifiés de groupes d’autodéfense par nos gouvernants, sortis en octobre 2017 dans les rues de Lomé et aux côtés des forces de l’ordre et de sécurité, pour s’en prendre ouvertement à leurs concitoyens. Le FCTD n’a jamais cessé de dénoncer à ce propos une justice de deux poids deux mesures.
Plus douloureux est de constater qu’alors que la liberté n’a pas de prix, le pouvoir togolais fait de ces personnes détenues ses otages et en utilise pour faire un marchandage politique.
Plusieurs démarches entreprises par diverses personnalités, diverses organisations de la société civile, dont le Front Citoyen « Togo Debout » (FCTD), auprès des autorités togolaises, notamment celles en charge de la justice dans notre pays, et auprès des missions diplomatiques et consulaires accréditées au Togo, en vue d’obtenir leur élargissement, sont restées lettre morte.
Le 31 juillet 2018, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO a, dans la logique de la résolution de la crise togolaise et dans sa feuille de route, demandé au Gouvernement togolais la poursuite des mesures de confiance et d’apaisement en faveur des personnes arrêtées lors des manifestations politiques, en vue de décrisper l’atmosphère sociopolitique togolaise pour une sortie pacifique et durable de cette crise. Mais il en est rien à ce jour.
« Togo Debout, Luttons sans défaillance » !
En outre, la grève de la faim observée par l’Honorable HABIA Nicodème devant l’ambassade du Ghana au Togo depuis deux semaines déjà, la campagne « Une bougie pour la liberté » lancée par le FCTD du 24 au 28 septembre 2018 devant la même ambassade et en soutien l’action de l’Honorable HABIA en vue de la libération de ces détenus politiques, sont elles aussi restées sans suite. Les autorités togolaises en sont restées très insensibles.
C’est pour cette raison que, dans leur mission de veille et d’alerte et en tant que groupes de pression, le FCTD et d’autres organisations et mouvements de la société civile, appellent les populations de Lomé et de ses environs à sortir massivement le vendredi, 05 octobre 2018 à partir de 08 heures, pour prendre part à la marche pacifique qu’ils organisent en vue d’exiger la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques.
L’itinéraire préalablement défini par le FCTD lui permettait de partir de Bê-Kondjindji et Collège Plateau à Casablanca pour chuter au Palais de Justice de Lomé. Mais sans aucune discussion préalable avec les organisateurs que nous sommes, l’autorité administrative, à travers une lettre du Contre-amiral Fogan K. ADEGNON datée du 02 octobre 2018, nous a imposé le nouvel itinéraire qui suit :
Axe1 : Carrefour Eglise Néo Apostolique près de Gakpoto (Point de départ)- Direction Boulevard pavé de Bè kpota- Anfamé- Nissan- Pharmacie Miséricorde- Carrefour Petroleum- EPP Anfamé- Carrefour Eglise des Assemblées de Dieu (Point de Chute).
Axe 2 : Carrefour marché de Bè (Point de départ) Boulevard Houphouët Boigny coté Est-Direction Akodéssewa- Pharmacie Cristal – Pharmacie Biova-Paroisse Evangélique d’Akodessewa- Carrefour Diamond Bank-route pavée direction Anfamé-Carrefour Petroleum-EPP Anfamé-Carrefour Eglise des Assemblées de Dieu (Point de chute).
En toute responsabilité, le FCTD prend acte des termes de cette correspondance et demande aux autorités compétentes de bien vouloir prendre des dispositions idoines en vue d’assurer la couverture sécuritaire de cette manifestation pacifique suivant le nouvel itinéraire qu’elles ont elles-mêmes défini.
Un message sera délivré à la chute de la marche au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, qui en est l’autorité de tutelle.
« Togo debout, luttons sans défaillance » !
Fait à Lomé le 02 octobre 2018
Le Front Citoyen « Togo Debout »,
La Coordination
« Togo Debout, Luttons sans défaillance » !
Source : www.icilome.com