« Nous savons ce qui doit être fait, il ne manque que la volonté de la faire » (Nelson Mandela)
Le président libérien George Weah est touché par la grâce de la bonne gouvernance. Il a affirmé sa ferme intention de lutter contre la corruption. L’éradiction de la corruption relève souvent d’une vieille rengaine politique. Le fleau est comme une hydre, insaisissable. Pour faire face efficacement contre le phénomène de la corruption, Mister George a fait sien ce principe sacro-saint selon lequel nul n’est au-dessus de la loi. Il a pris les taureaux par les cornes en traquant les gros voleurs de l’Etat, même dans ses propres rangs. C’est ce courage qui manque à certains de ses pairs qui chantent à longueur de journée la lutte contre la corruption mais qui peinent à joindre l’acte à la parole.
Au Libéria, renseigne le site Afrik.com, dans la nouvelle vision de la bonne gouvernance, la Commission de lutte contre la corruption (LACC) -organe gouvernemental autonome chargé d’examiner tous les problèmes de corruption au sein du gouvernement- a annoncé à tous les responsables gouvernementaux de déclarer leurs patrimoines d’ici à juillet 2021.
La LACC se veut menaçante. Force restera la loi, prévient-elle. Ainsi les fonctionnaires de l’Etat et autres hauts cadres qui ne déclareraient leurs biens dans le délai imparti, subiront sans autre forme d’explication les rigueurs de la loi. Voilà qui devrait mettre les récalcitrants au galop.
Faire appliquer la loi dans toute sa rigueur pour tout le monde est une sinécure pour certains dirigeants. Au Togo par exemple, la lutte contre la corruption se limite seulement à des incantations. En 2012, Faure Gnassingbé est monté au créneau pour fustiger la minorité au pouvoir qui a fait main basse sur les richesses du pays. « La société que nous attendons bâtir est avant tout une société d’ouverture et d’inclusion. Les hommes et les femmes qui la composent doivent bénéficier de l’égalité des chances, égalité des chances devant la loi, égalité face à l’école, égalité face à l’emploi. (…) La mise en œuvre de cet objectif est d’une importance capitale. La plus forte des injustices n’est-elle pas le développement inégalitaire ? Lorsque le petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès », avait déclaré le chef de l’Etat
Après le diagnostic, puis plus rien. Il n’y a jamais eu d’actions hardies pour décourager ceux qui se livrent à des actions illicites et prennent des libertés avec les deniers publics. Au contraire ceux-ci sont protégés par la puissance publique. Conséquence la corruption fleurit à tous les niveaux et le Togo est épinglé chaque année par Transparency International comme l’un des pays les plus corrompus sur le continent.
Il y a quelques mois, une affaire de détournement de 500 milliards FCFA dans la commande des produits pétroliers a tenu en haleine les Togolais pendant plusieurs semaines. Alors qu’on devrait s’attendre logiquement, pour un pays qui affirme vouloir lutter contre la corruption, que les membres du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) rendent compte de leur gestion, contre toute attente, les membres du premier cercle présidentiel sont sortis du bois pour prendre la défense des prévaricateurs et les exonérer du devoir élémentaire de rendre compte.
Par ailleurs, le gouvernement se plait à user du dilatoire à propos de la loi sur la déclaration des biens qui pourtant y va dans l’intérêt de la bonne gestion des finances publiques. Tantôt on fait la loi, tantôt on la défait. Bref, on joue à un interminable jeu de pile ou face. Aucune volonté politique.
Médard Ametepe
Source : Liberté
Source : 27Avril.com