Les autorités togolaises ont annoncé le début prochain du processus de fusion entre l’Union Togolaise des Banques et la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie, deux structures bancaires majoritairement à capitaux publics. L’information donnée par des sources officielles n’apporte pas de précisions sur les contours du l’opération.
Du côté du ministère des finances, on apprend, qu’une consolidation de leur situation financière, un renforcement de leurs fonds propres et de leur solvabilité, donneront naissance à un groupe bancaire plus fort et viable. Pour l’instant, un audit réalisé par un cabinet international indépendant, est en cours dans les deux établissements.
Les résultats de cet audit seront capitaux, car les deux banques connaissent une situation délicate. Sur le plan règlementaire, l’Union Togolaise des Banques est parvenue à respecter la contrainte de porter son capital social à 10 milliards de FCFA avant le mois de juillet 2017. Mais cela a été rendu possible, dans la première phase, par un décret du Président de la république et, dans la deuxième phase, par un décret du conseil des ministres.
Par ailleurs, le gouvernement avait essayé de privatiser l’institution, mais l’initiative avait été abandonnée en 2014, l’appel d’offre n’ayant pas reçu de proposition financière acceptable. Il faut dire que son ratio de liquidité et de solvabilité se situait en dessous des standards de l’UMOA. Les résultats de l’année 2015 permettront de mieux comprendre les défis que connaissait alors la banque.
Malgré une hausse continue de ses produits d’exploitation bancaire, l’Union Togolaise des banques a connu une perte de 36,4 milliards de FCFA, d’après des chiffres obtenus par l’Agence Ecofin. Une situation qui semblent avoir été exceptionnellement causée, par un solde en perte de correction des valeurs sur créances et des engagements de hors bilan de 40 milliards de FCFA.
Du côté de la BTCI, on essaye tant bien que mal de sortir d’une situation difficile. La banque est parvenue à réduire ses pertes entre 2013 et 2015, les faisant passer de -23,4 milliards de FCFA, à seulement -623 millions de FCFA en décembre 2015. Mais dans un tel contexte, il lui sera difficile de respecter les nouvelles obligations de capital social de la BCEAO.
Son capital social est resté figé à 7 milliards de FCFA depuis 2013 et, avec un report de nouveau négatif de 33 milliards de FCFA, il lui sera difficile de mobiliser de la ressource supplémentaire, surtout que son principal actionnaire est l’Etat, qui connait aussi un certain nombre de défis.
Idriss Linge
Agence Ecofin