L’ancien Premier ministre de RDC, Augustin Matata Ponyo Mapon, conduira la mission d’observation que l’Union africaine déploie au Togo pour les élections législatives du 20 décembre. La campagne pour ce scrutin, que l’opposition appelle à boycotter, a été marquée par de nombreuses violences.
Celui que les Congolais connaissent comme « l’homme à la cravate rouge », Augustin Matata Ponyo Mapon, qui fut Premier ministre de la RDC de 2012 à 2016, conduira la mission d’observation que l’Union africaine envoie au Togo pour les élections législatives du 20 décembre.
Les 30 observateurs de l’UA auront pour mission de produire un rapport « précis, objectif et impartial » sur le déroulement de ce scrutin, « y compris [sur] la manière dont la conduite du processus électoral aura respecté les standards, nationaux, régionaux, continentaux et internationaux, relatifs aux élections démocratiques », précisent les services de Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA, qui a décidé du déploiement de cette mission.
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Augustin Matata Ponyo Mapon et les observateurs qu’il dirige seront déployés dans les circonscriptions et devront également rencontrer « les différentes parties prenantes, y compris les officiels du gouvernement et ceux en charge des élections, les candidats et partis politiques, les représentants de la société civile et des médias ».
Contexte tendu
Le scrutin se tient dans un contexte particulièrement tendu. La C14, principale coalition de l’opposition, multiplie depuis plusieurs semaines les appels à manifester et à l’organisation de journées appelées « Togo mort », dont certaines ont donné lieu à des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre. Samedi 8 décembre, un enfant a été tué par balle en marge de l’une de ces manifestations, qui ont été interdites par les autorités pendant la période de la campagne électorale.
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Les partis d’opposition réunis au sein de la C14 appellent toujours au boycott du scrutin. Accusant le processus en cours d’être entaché d’« irrégularités », elle réclame l’arrêt du processus électoral jusqu’à ce que les réformes constitutionnelles soient entérinées et que le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) soit recomposé. Au cœur de la contestation de l’opposition : la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Cette limitation, initialement inscrite dans la Constitution de 1992, a été supprimée en 2002, permettant alors au président Faure Gnassingbé, en poste depuis 2005, de briguer un troisième mandat en 2015.
Le projet de réforme constitutionnelle devrait, de fait, acter la limitation du nombre de mandat, mais le débat porte sur la rétroactivité de la mesure, l’opposition souhaitant empêcher Faure Gnassingbé de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour 2020.
Jeune Afrique