L’impression 3D de prothèses et d’orthèses sont désormais une réalité au Togo. Grace à l’ONG française Handicap International, ces nouveaux dispositifs sont à la disposition de quelques patients.
L’impression 3D de prothèses et d’orthèses sont des appareillages qui compensent une amputation, une paralysie ou la malformation d’un membre du patient. C’est une technique initiée par Handicap international pour permettre de « réparer » un plus grand nombre de patients à travers le monde.
Dans le cadre de ses recherches, Handicap a réalisé en 2016 l’essai clinique de trois prothèses de membres inférieurs, dans trois pays (Madagascar, Syrie et Togo) au profit de 20 patients. L’organisation expérimente une nouvelle dimension de ces dispositifs : la 3D.
Le projet « Impacte 3D », lancé en novembre dernier au Togo, au Mali et au Niger, va plus loin en expérimentant cette fois des orthèses imprimées sur mesure, qui seront gratuitement offertes à 100 patients grâce à un financement de 700.000 euros de la coopération belge, expliquent les responsables de l’ONG.
« Au Togo, où beaucoup de handicaps sont liés à des maladies infectieuses comme la polio ou à des accidents vasculaires cérébraux (AVC), 50 patients vont bénéficier de ces orthèses censées améliorer la mobilité des genoux ou des chevilles », a expliqué à l’AFP le chef de projet, Simon Miriel.
Un de ces appareils est ainsi testé à Dapaong, à plus de 600 km au nord de Lomé, et permet d’atteindre les patients même les plus éloignés des centres de traitement hospitaliers, contrairement au moulage traditionnel, qui les oblige à se déplacer.
Au total, quatre scanners sont utilisés dans les trois pays pilotes, mais les deux imprimantes du projet se trouvent dans un laboratoire d’Avépozo (à environ 15 km de Lomé), où sont fabriqués tous les modèles d’orthèses.
Pour l’heure le nombre des dispositifs disponibles est limité. « Dans les pays à faibles revenus, seules 5 à 15% des personnes ayant besoin d’une prothèse ou d’une orthèse en bénéficient », soutient Handicap International.
Alors que la phase de test devrait s’achever d’ici la fin de l’année 2018, plusieurs études sont parallèlement en cours pour déterminer les pays et les patients ciblés, mais aussi minimiser les coûts des orthèses 3D – plus chères qu’un appareillage classique – lorsqu’elles seront mises sur le marché.
Et , bonne nouvelle, le Togo aura l’’avantage d’en avoir un accès facile. Selon M. Miriel, les orthèses seront toutefois « beaucoup plus accessibles », car intégralement fabriquées sur place au Togo.
« Le Togo est un des rares pays d’Afrique de l’Ouest disposant de bonnes structures orthopédiques, notamment l’Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (Enam), qui est partenaire du projet et forme des spécialistes venus de toute la région », précise Simon Miriel.
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