Le leader du Parti national panafricain (PNP) s’est aussi adressé au peuple togolais. Tikpi Atchadam, dans son décryptage de l’actualité sociopolitique de son pays, pense que le peuple togolais est devenu un ‘simple compteur d’années’. L’instigateur du 19 août 2017 critique vivement ceux qui réduisent le ‘cas togolais’ à une crise post-électorale, lance une pique à ceux qui croient que l’élection leur permettra de battre le régime en place et lit en filigrane du ‘déploiement de la terreur’, une peur du régime de Faure Gnassingbé.
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Le peuple togolais, un simple compteur d’années
Tikpi Atchadam décrit le peuple togolais comme un simple compteur d’années. « Jusqu’à quand allons-nous continuer dans cette hypocrisie collective qui consiste pour un peuple à se souhaiter, à chaque fin d’année, une bonne et heureuse année, alors qu’il sait pertinemment que l’année qui tire à sa fin n’a été ni bonne, ni heureuse et que l’année qui va s’ouvrir sera pire, tant que règne la dictature ? », s’interroge-t-il.
Pour le leader du PNP, le régime en place menace chaque togolais jusque dans sa vie et la liberté d’expression, dit-il, est pourchassée jusque dans ses derniers retranchements.
Le 22 février 2020 n’est pas la problématique centrale
Tout en exigeant que le discours sur le cas togolais soit clair et sans équivoque, il pose ces questions : ‘que se passe-t-il réellement au Togo ?’ Devons-nous répondre qu’il y a une crise post-électorale datant du 22 février 2020 ou bien répondre que nous nous trouvons dans une longue crise due à la confiscation de la liberté et la souveraineté du peuple togolais depuis le 13 janvier 1963 ?’ Pour cet acteur politique en exil depuis quelques années, s’attacher à présenter le cas togolais aujourd’hui comme une crise post-électorale revient à tenter de substituer à une crise des plus vieilles et interminable au titre du continent qui dure 58 ans, en une récente et courte crise qui ne fait pas encore 2 années accomplies.
Poser la contestation électorale comme problématique centrale, poursuit-il, oriente le projecteur sur l’épiphénomène au lieu de le braquer sur le phénomène lui-même.
« Nous croupissons sous une dictature féroce, extrêmement liberticide. Au même moment, tous les 5 ans, on nous entend dire que nous allons aux élections. A l’élection, nous avons battu le dictateur qui s’oppose à la décision du peuple. La mixture cacophonique est indigeste. Les tenants de ce discours désorientant qui jette un flou sur les vrais enjeux, faussent la compréhension du problème du Togo à l’extérieur pendant que pour le peuple martyr, il est clair qu’il ne s’agit pas d’une crise post-électorale mais d’une longue, profonde et interminable crise, une éclipse totale qui s’est abattue sur le peuple depuis le 13 janvier 1963 », lance-t-il.
Election au Togo, un simple rituel de remise en œuvre de la dictature
Le leader du PNP prend le contre-pied de tous les acteurs politiques qui croient qu’ils pourront rendre possible l’alternance en allant aux élections et en les remportant. Dans l’entendement de Tikpi Atchadam, la participation aux élections au Togo n’est qu’un simple rituel de remise en œuvre de la dictature.
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« Celui qui est devenu président à la suite effraction fusil à la main, ne sort pas, si le peuple ne le chasse pas ? Gnassingbé Eyadéma n’est pas parti par élection, Gnassingbé Faure ne partira pas par élection. Cela doit être clair pour nous tous », soutient-il.
Atchadam pense que les Togolais doivent se débarrasser des idées de victoire à l’élection sous la dictature.
Tikpi Atchadam ne croit pas au ‘Mawulawoè’
Selon Tikpi Atchadam, il y a aujourd’hui au Togo un système. Il l’appelle ‘système de contribution, de collaboration et de participation’ (CCP). Ce discours qui consiste à convaincre le peuple togolais qu’il est déjà dans l’alternance et qu’il ne lui reste qu’à prier, est de l’opium pour le peuple.
« Il est du devoir de chacun de nous d’empêcher cette drogue tétanisante pour le peuple en lutte. Le Mawulawoè est dangereux », indique-t-il.
Pour lui, Dieu ne descendra pas pour parachever la lutte. Il ne l’a fait nulle part ailleurs et ne le fera ni aujourd’hui, ni demain au Togo.
« Dieu n’intervient qu’aux côtés des peuples debout, se battant résolument et de façon intègre pour des valeurs cardinales qui le symbolisent, notamment la liberté, la vérité et la justice. Aujourd’hui plus que jamais, il s’agit d’arrêter l’hémorragie, de stopper net la marche imposer au peuple », ajoute-t-il.
Un régime ‘visiblement apeuré’
Tikpi Atchadam lit dans les actes que pose le régime togolais, de la peur. Pour lui, tout ce qui se passe en termes de déploiement de la terreur et d’utilisation des prisonniers politiques comme bouclier humain par le régime montre qu’au cœur du pouvoir, la peur a atteint son paroxysme et que la débandade n’est pas loin.
« Visiblement apeuré, le régime est dans l’attente de la vague fatale du peuple debout. Chaque matin de bonne heure, les tenants du pouvoir scrutent le ciel pour voir si la dernière déferlante qui balayera le régime n’a pas laissé dans la nuit un petit signe d’alerte, un signal. Les valises faites depuis le 19 août 2017 ne sont pas défaites, la peur a atteint son paroxysme », lance-t-il.
Il estime qu’il revient au peuple en lutte de provoquer cette ‘déferlante’ à l’image de ce que font les médecins accoucheurs en provoquant le travail chez la femme enceinte, afin, dit-il, de gagner du temps et d’abréger sa souffrance.
Avec Globalactu.com
Source : Togoweb.net