Vous ne pouvez pas falsifier le chic, mais vous pouvez être chic avec de la fausse fourrure » (Karl Lagerfeld)
Faure Gnassingbé et son parrain Denis Sassou Nguesso ne se quittent plus. Le N°1 togolais trônait aux côtés de la vingtaine de chefs d’Etat qui ont assisté vendredi à l’investiture du dictateur congolais. Grisé par le pouvoir, Denis Sassou Nguesso qui règne depuis 37 ans, a été réélu pour un énième mandat à la suite d’un scrutin de pacotille remporté dès le premier tour avec un score stalinien de 88,40% des voix.
Le happening haut-de-gamme a drainé dans la capitale congolaise un cocktail de chefs d’Etat « bien élus », mais aussi « mal élus » ainsi qu’un casting de VIP et une cohorte d’invités. De quoi conférer à la cérémonie un lustre indéniable. Les figures de proue de la dictature n’ont pas voulu manquer ce rendez-vous de l’histoire : le Camerounais Paul Biya, déjà 38 ans aux manettes et l’Équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema, 41 ans de pouvoir. L’indécrottable duo totalise avec l’empereur Denis Sassou Nguesso 116 ans de règne. Ils étaient flanqués de ces dirigeants qui, à 80 ans, ont décidé d’entamer leur carrière de dictateur : l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui avait battu tous les records en Afrique francophone du nouveau millénaire, 94,27 % et son compère de la Guinée, Alpha Condé.
Le maréchal de pacotille Idriss Deby Itno qui a actuellement les braises aux fesses, était logé à la bonne place. On le disait plus haut, on reconnaissait aussi Faure Gnassingbé, le jeune doyen de la CEDEAO et qui du reste est un habitué et un des groupies attitrés du maître de Brazzaville.
Il y avait dans le lot des dirigeants qui dégagent une certaine respectabilité, comparativement à leurs pairs sus cités : le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Sénégalais Macky Sall, le Libérien George Weah, le Kinois Félix Tshisekedi…
« Vint donc l’heure du discours de Sassou. Un monument surréaliste où il fut question de « triomphe de la démocratie », de « transparence », de « taux de participation remarquable », de « consolidation de l’Etat de droit » et encore de « tolérance zéro contre le favoritisme et les anti-valeurs ». Quelques accents lyriques aussi. Dans un pays où le tourisme est totalement inexistant, son Président tient à célébrer « cet or vert qui ne tarit pas», rapporte mondafrique.com.
Au demeurant, à travers ce cérémonial à la gloire du dictateur congolais, la meilleure comédie démocratique de l’année a été offerte. Denis Sassou Nguesso n’a pas son pareil pour attirer la lie et les malhonnêtes. On y trouve toujours son compte d’aller rendre visite à l’empereur bien assis sur une rente pétrolière.
Une semaine après l’épisode Emmanuel Macron, revoilà le jeune doyen au Congo. Deux voyages distincts dans deux pays que rien ne lie sur le plan du respect des droits de l’homme. Certes, ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat togolais se rend dans la capitale congolaise. En février dernier, il y était pour dit-on une visite de travail et d’amitié. Ces visites qui n’émeuvent presque plus en Afrique constituent en fait un danger pour les pays. Ne dit-on pas que ceux qui se ressemblent s’assemblent ?
L’empereur congolais qui a charcuté la Constitution tout comme son « fiston » du Togo, peut encore rempiler dix ans jusqu’en 2031 et devenir ainsi le satrape africain à battre le record de longévité présidentielle. Le jeune doyen lui aussi ambitionne de se ménager une présidence à vie comme son géniteur. Il est déjà à son quatrième mandat. La route est encore longue mais comme le dit le sage, « le voyage de mille lieues commence toujours par un pas ». On ne peut que lui souhaiter un bon voyage…
Médard Ametepe
Source : Liberté
Source : 27Avril.com