Contrainte par le gouvernement d’abandonner sa marche silencieuse prévue pour le 31 mars dernier, la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) est retournée consulter la base et revient à la charge : « l’accord entre politiques ne nous concerne pas », a déclaré la Coordinatrice Nadou Lawson.
Par ces termes, elle estime que le code du dialogue politique au nom duquel le gouvernement interdit les manifestations, ne s’impose pas à la société civile, qui n’y a même pas été invitée lors de la signature de cet accord.
« La base a estimé que l’accord que les acteurs politiques ont signé entre eux pour cause du dialogue, ne nous concernant pas directement, on ne peut pas nous l’imposer et nous refuser de marcher », soutient la STT après son AG en fin de semaine dernière.
Donc la STT remet « sa chose » sur le 14 avril prochain, et une lettre d’information a déjà été adressée au Contramiral Fogan Adegnon et au ministre en charge de l’Administration Territoriale, conformément à la loi sur la liberté des manifestations.
Si des grèves passives comme sèches ont été préconisées depuis le début de cette grogne sociale par les organisations revendiquant l’amélioration du cadre de travail, équipements en infrastructures et revalorisation des conditions de travail, la STT passe à la vitesse supérieure avec les marches, pour exiger la libération des enseignants syndicalistes jetés en prison à Kara, la ville d’origine du chef de l’Etat où aucune contestation n’est tolérée par le préfet militaire, ancien garde du corps du feu dictateur Gnassingbé Eyadema.
Nous sommes dans le mois de commémoration de l’indépendance, et rien n’annonce une accalmie tant sur le front social que politique.
A. Lemou
Source : www.icilome.com