La diatribe de ‘Gilbert Bawara’: Menaces et contrevérités

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« A partir du moment où la Coalition a décidé de rompre les soubassements du dialogue et de se délier des engagements essentiels, il va falloir en tirer toutes les conséquences », tempête le ministre bras-droit de Faure Gnassingbé dans un entretien de circonstance avec l’agence de presse Savoir News.

Les conséquences dont parle Gilbert Bawara semblent être connues de tous : la militarisation du pays à l’affût de barbaries qu’on n’accepterait nulle part, sauf au Togo. Les vidéos sont poignantes. Ceux qu’on appelle gouvernants ont pris tous les soins de museler les populations togolaises.

Les propos de Gilbert Bawara confirment la thèse de ceux qui estiment que ce fameux règlement intérieur du dialogue était un prétexte tout trouvé par Faure Gnassingbé pour tuer la contestation. Aucune volonté de changer et de ramener le Togo dans un climat de paix comme il le prétexte.

Dans sa logique, Gilbert Bawara estime que « le gouvernement a fait preuve d’ouverture et de bonne volonté en suspendant le processus électoral malgré les contraintes du calendrier électoral et de l’échéance constitutionnelle liée à la tenue des élections législatives. Depuis le (23) mars et la dernière séance du dialogue, aucun acte n’a été posé qui puisse justifier les agissements de la Coalition ».

Si ce n’était pas des propos de Gilbert Bawara, l’on s’en offusquerait. Sauf que c’est des propos d’un ministre qui a du mal à se défaire de sa casquette de militant du parti-Etat, propriétaire de l’armée et des armes, qui se permet de dire une chose le matin et son contraire le soir.

Gilbert Bawara en tenant ces propos sait bien au fond de lui qu’un courrier du gouvernement faisant état de l’octroi de VISA de séjour aux techniciens de la société belge ZETES à Lomé a fait le tour des réseaux sociaux. Cette société surnommée « Machine à fraudes électorales » se propose de pré-financer le reconditionnement des kits électoraux sans aucun doute au service du pouvoir cinquantenaire. Gilbert Bawara et ses collaborateurs ont accueilli et installé ZETES à Togo 2000.

Plusieurs notes officielles de Robert Bakaï, Directeur de cabinet du ministère en charge de l’Administration Territoriale ont fait mention de l’installation des bureaux de votes et de leurs présidents, le tout en collaboration avec une Commission Electorale composée uniquement des membres du parti au pouvoir et quelques partis satellites extraparlementaires se revendiquant de l’opposition, mais complaisant face aux dérives du régime de Faure Gnassingbé.

Mais ce n’est pas encore le bout des mensonges de Gilbert Bawara. L’homme de Siou poursuit : « De même, il est absurde que la décision de suspension des manifestations aurait été étendue à la société civile », comme s’il n’était pas au courant des lettres d’interdictions de son collègue Boukpessi Payadowa et du contramiral Fogan Adegnon, ayant poussé jusqu’à ordonner l’arrestation et la torture des responsables de Togo Debout, le mouvement de la société civile qui organisait le week-end dernier, un meeting de sensibilisation.

Gilbert Bawara feint de ne pas être au courant de la lettre du maire de Lomé, interdisant la marche silencieuse de la Synergie des Travailleurs du Togo, un syndicat de travailleurs qui voulait protester contre l’arrestation des syndicalistes et exiger leur libération.

S’il était de bonne foi, Gilbert Bawara se souviendrait que toutes les interdictions de ces manifestations portaient pour motif, « le règlement intérieur du dialogue ».

Et dire que c’est un ministre de la République qui verse dans des contrevérités de ce genre et se revendiquent la confiance du peuple quand ils se prononcent sur des sujets délicats.

A. Lemou

Source : www.icilome.com