Kara, le nid de tous les vices en période d’Evala

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Depuis une semaine, tout le Togo se rassemble à Kara, une ville située à 420 km au nord de Lomé. Autorités politiques et administratives, chefs traditionnels, directeurs de sociétés, cadres du parti au pouvoir, etc. se retrouvent dans cette ville où se déroulent les luttes Evala, un rite du peuple kabyè qui permet à l’adolescent de passer à l’âge adulte. Pour la tradition d’une communauté donnée, tout le pays se met au ralenti et la localité où se déroulent les cérémonies devient la proie des vices inimaginables.

Il faut avoir vécu dans cette partie du Togo en période d’Evala pour voir et comprendre ce qui s’y passe. Aujourd’hui, les Evala ne concernent plus seulement les Kabyè, les gens affluent de plusieurs endroits, même au-delà de nos frontières pour séjourner dans la ville de Kara. Et malheureusement, c’est la période par excellence de la floraison de l’homosexualité, de la prostitution, de la consommation excessive de la drogue et de l’alcool qui rendent la ville plus vulnérable à la propagation du VIH/SIDA et autres maladies du genre.

Ce n’est un secret pour personne. Kara est une ville où la pauvreté est la chose la mieux partagée par sa population. La misère est devenue l’air que respirent ces milliers d’hommes, femmes et enfants qui, avec des regards hagards, peinent à trouver un seul repas par jour en attendant de quoi le lendemain sera fait. C’est là où se trouvent Faure Gnassingbé, ses collaborateurs du gouvernement, les directeurs de sociétés et autres barons du régime cinquantenaire.

Avec une telle population qui, visiblement, n’a plus rien à perdre, il est normal que la jeunesse, même les femmes mariées attendent la clique pour faire une grande moisson en période d’Evala. C’est le moment pour ces filles et femmes mariées de dormir dans une chambre climatisée d’un hôtel aux frais d’un magnat du régime, de manger de la bonne nourriture et de se faire un peu de sous. « Parfois même l’argent leur importe peu. Elles ne désirent que les privilèges et se glorifient auprès de leurs amies d’avoir couché avec un tel ou tel monsieur dans un grand hôtel », nous témoigne un natif du milieu.

Aujourd’hui avec le foisonnement du phénomène de l’homosexualité, ce sont les jeunes garçons qui raflent la mise aux jeunes filles. Selon nos informations, l’homosexualité est d’ailleurs plus rentable que la prostitution des filles et femmes mariées en période d’Evala à Kara. Toutefois, que ce soit fille ou garçon, c’est le moment pour tout ce monde de faire des fortunes, surtout pour les étudiants de la ville qui estiment n’avoir plus d’allocations d’aides pendant les vacances.

« C’est le moment pour moi de me ravitailler pour les périodes de vacances puisque nos aides à l’université sont coupées… et puis vous savez, c’est le moment pour moi de dormir à l’hôtel, manger un peu de brochettes et prendre Awooyo (une bière produite par la Brasserie, ndlr) », confie une étudiante à nos confrères de togoweb.

Oui, il se passe des choses terribles à Kara en ce mois de juillet. C’est la période de la promotion des mœurs légères. Quelques jours après ces moments de folies, ce sont des grossesses indésirées que ramassent les filles et même les femmes mariées obligées d’abandonner leur foyer. Mais cela n’empêche pas ces gens d’attendre impatiemment l’année suivante pour une autre « moisson ».

C’est tout simplement la conséquence de la misère qui a pris en otage cette partie du Togo. Et les dirigeants s’y plaisent. Ils n’en ont visiblement que faire.

I.K

Source : www.icilome.com