Intervenant dimanche sur les ondes de la radio Pyramide Fm, abordant la question du franc CFA, l’économiste Jonas Siliadin estime qu’il est peut être envisageable de sortir du CFA, dans la mesure où le Togo change sa structure économique qui dépendra d’un système monétaire autonome capable d’être compétitif à l’extérieur, tout en ayant l’adéquation du système monétaire à la structure de production du pays.
Le 2ème vice-président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) trouve anormal qu’on imprime les billets de la zone franc en France. « Si on le faisait à Korhogo (Côte d’Ivoire) ou à Tsévié (Togo), on apprendra un matin qu’un escadron est allé prendre les billets imprimés et a disparu dans la nature. On dira après que ce sont des éléments incontrôlés et on ne sait pas d’où ils viennent », a-t-il illustré.
Selon lui, c’est avec des arguments irréprochables qu’on doit aborder la problématique du Franc CFA. « Il faut critiquer le CFA avec des arguments justes. Si un jour on décide de quitter le CFA, il faut qu’on le fasse pour de bonnes raisons. Il y a certains arguments qui sont pertinents, mais dans beaucoup de cas, il y a de l’amalgame. Ce n’est pas tous les économistes qui peuvent parler de la monnaie », a-t-il fait remarquer.
Il a poursuivi : « Si on élargit le débat, on prend le risque d’avoir des arguments qui sont des sauts d’humeur, des impressions ou des ressentis. C’est ce qu’on observe avec le débat sur le CFA. A chaque fois qu’on pose un débat, les Africains réagissent d’abord avec le cœur qu’avec la raison ».
S’agissant de l’avantage que représente le franc Cfa pour les pays francophones, Jonas Siliadin indique que le franc CFA est le moindre mal dans le contexte où les pays de cette zone continuent d’exporter leurs produits à faible valeur ajoutée.
« Si nous sommes toujours dans l’actuel système d’économie qui consiste à exporter des produits à faible valeur ajoutée et à consommer beaucoup de l’étranger, le CFA est le moindre mal. C’est plus un bon régime qui favorise l’importation puisqu’il est arrimé à l’euro. Autrement dit, nous avons un avantage lorsque nous importons et un désavantage lorsque nous exportons. Si nous gardons cette structure d’économie, c’est le CFA qu’il nous faut ».
« Le challenge, c’est de se demander si nous voulons changer la structure de notre économie, faire en sorte que nous ayons à produire et transformer sur place, de sorte à pouvoir vendre à des prix compétitifs à l’étranger. Si la structure de notre économie est transformée comme cela, il faudra trouver un système monétaire qui nous permet d’être compétitifs à l’export », a-t-il indiqué.
Nicolas
Source : www.icilome.com