France: elle accuse son beau-père de viol, sa mère la traite de menteuse

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Aux assises de l’Oise ce vendredi, Gwenaëlle accuse son beau-père de l’avoir violée lorsqu’elle était adolescente. Mais elle se heurte au discours contradictoire de sa mère.

« Quand je lui ai dit que je ne pouvais plus l’aider financièrement, elle m’a inventé cette jolie histoire. » À la barre, Francine sous-entend que sa fille, Gwenaëlle, a « inventé » une affaire de viols. Des viols répétés, quasiment quotidiens, de l’été 2001 à juillet 2004, selon la plaignante. Et qui vaut à Martial de se retrouver depuis ce vendredi sur le banc des accusés de la cour d’assises de l’Oise.

Martial n’est autre que le beau-père de Gwenaëlle. Celle-ci avait 15 ans au moment des faits présumés. Elle est aujourd’hui une femme de 33 ans, qui a décidé de parler en octobre 2011, dix ans après.

Gwenaëlle accuse donc son beau-père de l’avoir violée à maintes reprises au domicile qu’elle partageait avec cet homme, sa mère et son demi-frère né de cette union, à Agnetz. Fait rare dans ce genre d’affaire, elle a tenu à ce que le procès ne se tienne pas à huis clos. « Pour que cela se sache », glisse son avocate, Me Barbara Vrillac.

Du rire aux larmes
Car un lourd tabou familial plane sur ce premier jour de procès. Et le témoignage complexe de la mère de Gwenaëlle, deux heures et demie durant, ne l’allège pas. « Je n’ai rien vu. Ce que ma fille raconte, je ne l’ai pas vécu, insiste-t-elle. Tout me prouve le contraire dans ce que moi j’ai vécu. » Devant la cour, Francine s’exprime dans une apparente légèreté.

Lorsque la présidente de la cour, Patricia Ledru, lui demande si elle a déjà abordé cette affaire familiale avec son fils, frère cadet de la plaignante et fils de l’accusé, la réponse de Francine surprend. « Vous pouvez lui demander s’il a couché avec mon mari », lance-t-elle dans un rire. La présidente sort de ses gonds. « Je vous ai simplement demandé s’il vous arrivait, Madame, de parler de cette affaire avec votre fils. Vous avez des idées mal placées. »

Une famille éclatée
Quand elle reprend son sérieux, Francine impute ce qu’elle affirme être des affabulations de sa fille à l’absence de son père biologique, présent dans la salle et dont le témoignage plus tôt dans la journée a été plus succinct. « Il n’y avait pas de contact paternel entre Gwenn et son père, martèle la mère en essuyant cette fois des larmes. Ce contact-là, elle l’avait avec Martial. Dès le début, ils ont été fusionnels tous les deux. »

À ce « début », comme l’appelle Francine, Gwenaëlle avait 5 ans. 28 ans plus tard, elle fait face, devant la cour, à son beau-père. Dans la salle, une famille éclatée écoute le témoignage de Francine, qui n’a plus de contact avec sa fille depuis huit ans.

Source : www.cameroonweb.com