« Le prince ne doit pas craindre de n’avoir pas une population nombreuse, mais de ne pas avoir une juste répartition des biens » (Nicolas Machiavel)
Avant le premier tour de la présidentielle en France, les candidats en lice ont déposé une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Des déclarations de patrimoine rendues publiques le 8 mars par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Dans sa déclaration –n’ayant pas fait objet de contrôle, le Conseil constitutionnel estimant qu’une décision défavorable à l’encontre d’un candidat avant le premier tour pouvait porter à l’égalité devant le suffrage-, Emmanuel Macron a déclaré disposer d’un patrimoine de 500.000 euros, constitué principalement de comptes bancaires et d’instruments financiers. Il détient également un Livret de développement durable abondé à 120.000 euros et un Livret A de 22 000 euros ainsi qu’une assurance vie dont la valeur de rachat s’élève à 113.000 euros. C’est tout.
Quant à sa déclaration d’intérêts et d’activités- qui comprend notamment, les activités professionnelles donnant lieu à rémunération ainsi que les participations financières dans des entreprises- le président candidat a indiqué avoir touché chaque année environ 195.000 euros pour son mandat de président de la République.
Les déclarations des douze candidats restent en ligne consultables jusqu’à l’issue du premier tour. Entre le premier et le second tour, seules resteront consultables les déclarations des deux candidats et après l’élection, seule la déclaration du candidat élu restera consultable jusqu’à la fin de son mandat.
Emmanuel Macron serait-il un président ascétique ? Son patrimoine doit faire sourire sous les tropiques et surtout ses pairs dictateurs africains qu’il soutient et encourage à se maintenir au pouvoir contre la volonté de leur peuple. Le contraste ici en Afrique, c’est que les dirigeants sont plus riches que les Etats. Les organes de contrôle n’existent que de nom.
Imaginons des despotes comme Paul Biya au pouvoir depuis 40 ans, Denis Sassou Nguesso qui trône à la tête du Congo Brazzaville depuis 38 ans ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui règne sans partage sur la Guinée Equatoriale depuis 43 ans, qui confondent les biens, richesses et ressources de l’Etat à des biens personnels dont ils disposent de façon abusive et illimitée. Des pays où la corruption, les détournements des deniers publics, les malversations financières, le pillage des ressources sont les choses les mieux partagées, l’immense trésor que ces dirigeants peuvent se constituer.
De plus, dans nos pays, le président représente l’Etat. Il dispose de tout à volonté. Il peut dépenser sans sourciller et sans contrôle comme un émir du Golfe. Les organes de contrôle d’ailleurs n’existent que de nom. Ce qui est davantage révoltant, c’est que nos dirigeants qui sont aussi riches que Crésus n’utilisent pas les richesses qu’ils ont indûment acquises pour développer leur pays. Au contraire, eux et leurs rejetons ainsi que leurs harems dispatchent l’argent volé de l’Etat dans les paradis fiscaux, acquièrent des biens meubles et immeubles dans des pays européens – ce qu’on appelle des biens mal acquis- pendant que leurs compatriotes n’ont pas de quoi se nourrir et doivent dormir à la belle étoile.
Cela n’étonne pas que ce soient souvent les richissimes dirigeants africains qui financent les campagnes électorales des « pauvrissimes » hommes politiques français. On se rappelle les aveux de Robert Bourgi en 2011, concernant les djembés- petits et grands- qui servaient à transporter des liasses de billets vers la France durant les campagnes électorales.
Au Togo, les dirigeants sont tellement riches qu’ils n’arrivent même pas à faire une déclaration de leurs biens…
Médard AMETEPE
Source : icilome.com