Avec la crise qui secoue actuellement le Togo, un zèle doublé d’un mépris s’observe chez les militaires. Ces corps habillés qui, au passage, souffre également du régime cinquantenaire. Puisque jusqu’à ce jour, ils n’ont toujours pas leur statut particulier. Leur salaire est tout sauf alléchant. Et pourtant, ils sont les premiers à défendre cette minorité pilleuse qui se sucre dans le dos du peuple.
Les 29 et 30 novembre derniers, jours des manifestations de la coalition des 14, l’armée à qui l’on demande de rester dans les casernes, s’est encore tristement illustrée. Des militaires, armés jusqu’aux dents, postés sur la nationale N°1 non loin de l’État-major et la nationale N°2 (la route Lomé-Kpalimé), s’en sont pris à tous les passants et usagers habillés en rouge. Ces derniers ont été sommés de se déshabiller. Certains militants arborés de T-shirt du PNP ont été sommés, sous menace, de retourner à la maison.
Malgré l’indignation des leaders de l’opposition face à cette situation liberticide, le ministre de la Sécurité et de Protection civile, le Colonel Yark Damehame, tente de donner raison à ces militaires qui, apparemment, se trompent de mission.
En conférence de presse jeudi, le Colonel Yark Damehame estime que ces militaires sont dans leur droit. Et que ce sont des mesures préventives.
« Le citoyen ne peut pas imposer sa volonté à l’État. C’est une zone militaire et elle doit être respectée. Il y a des pays où vous ne pouvez pas passer devant l’État-major. Aujourd’hui avec l’intention que les gens ont, il faut tout prévoir. Les gens ont des projets, il faut éviter de leur donner l’occasion de les réaliser. Les projets des gens ne sont pas encore abandonnés. Nous travaillons là-dessus », a indiqué le ministre.
De quels projets parle le ministre? Apparemment, le régime et ses acolytes n’ont plus l’esprit tranquille. Ils voient des menaces un peu partout. Ce qui n’est pas étonnant, puisqu’ils ont pris en otage les richesses de tout un peuple.
Demain samedi, 3e jour des manifestations de la coalition, certains manifestants (qui viennent d’Agoè) disent qu’ils ne vont pas céder aux supplices de ces militaires postés sur la national N°1. « Nous allons passer, on va voir ce qui va se passer », a lancé hier un manifestant.
Tout porte à croire que demain, les corps habillés et les manifestants se livreront encore un bras de fer. Puisque selon Yark Damehame, désormais n’importe qui ne passera pas devant l’État-major. Et cette décision sera ainsi jusqu’à nouvel ordre.
En tout cas, les leaders de la coalition comptent rencontrer ce vendredi, le ministre de l’Administration territoriale pour résoudre ce problème qui peut porter un coup dur au dialogue inter-togolais en vue.
KG.
Source : www.icilome.com