Diplomatie–Paris a-t-elle oublié Lomé ?

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Depuis quelques semaines, la diplomatie française se fait intense, notamment auprès de ses partenaires francophones en Afrique. Abidjan, Alger, Rabat ou encore Dakar sont sillonnés par des délégations ministérielles françaises avec à la clé des décisions importantes. Mais aucun signe à l’horizon pour le Togo, pourtant très impliqué en matière de sécurité dans de la région ouest africaine.

Laissant de côté le Maroc et l’Algérie qui sont géographiquement éloignés de l’Afrique de l’ouest et de ses réalités sociales, politiques et sécuritaires, le ballet des autorités françaises dans cette partie du continent africain mérite quelques analyses.

Après la visite de Mme Catherine Colonna, ministre français des Affaires étrangères, à Abidjan les 9 et 10 Décembre passés, ce fût le tour de son collègue de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire d’y poser ses valises, neuf (09) jours après. Ces délégations françaises n’ont pas manqué de louer les bonnes relations entre leur pays et la Côte d’Ivoire en insistant sur la sécurité de l’Afrique occidentale face aux fléaux du terrorisme.

De même, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin a foulé le sol sénégalais ce mardi 20 Décembre 2022 pour, entre autres sujets, évoquer la situation sécuritaire de la zone ouest africaine.

En froid avec plusieurs Etats de l’Afrique francophone occidentale, notamment le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, les autorités françaises ont logiquement écarté ces nations de leur mission.

Cependant, le « black-out » manifesté à l’égard du Togo est ce qui étonne de nombreux observateurs. Jusqu’à présent, rien ne semble indiquer que Lomé se trouve dans l’agenda du gouvernement français pour d’éventuelles discussions et consultations directes.

Pourtant, le Togo qui a subi plusieurs attaques terroristes, est au cœur des réflexions régionales sur la sécurité. Par ailleurs, la France qui, sans doute, doit soutenir son partenaire ivoirien dans « l’affaire des 46 soldats » détenus au Mali, n’est pas sans savoir que le Togo fait office de médiateur officiel dans ce dossier.

En plus du volet sécuritaire, autant Dakar qu’Abidjan ont bénéficié de retombées intéressantes : financement du projet de métro à Abidjan, révision de la durée de délivrance des titres de séjour pour les Sénégalais. Les Togolais souhaiteraient de même recevoir des « bouffées d’air » similaires qui, certainement, allègeront un tant soit peu leur misère, même si on sait les populations ne bénéficient presque pas de ces aides.

Source : icilome.com