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« Dans les marchés, nos frères nous retirent les magasins et les octroient aux étrangers »

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Il y a des décennies, les femmes commerçantes togolaises faisaient la pluie et le beau temps dans les grands marchés du pays. Elles avaient le monopole et contrôlaient toute l’activité commerciale. Seulement au fil des ans, la donne a progressivement changé. Aujourd’hui, ce sont les Chinois, les  Libanais, les Sahélien, les Nigérians, les Indiens… qui  détiennent l’essentiel de l’activité commerciale dans les marchés togolais.

Un tour au grand marché d’Adawlato à Lomé permet de faire le constat. Presque tous les grands magasins sont occupés par des étrangers, et certains en sont mêmes les propriétaires. Ce sont ces étrangers, qui sont des grossistes, qui approvisionnent finalement les femmes commerçantes togolaises réduites à vendre en détail.

Devenues l’ombre d’elles-mêmes, ces femmes commerçantes togolaises veulent renaitre de leur cendre et si possible reprendre le contrôle du secteur. Réunies au sein du « Collectif de la plateforme des commerçantes du Togo », elles ont évoqués vendredi devant la presse, les grandes difficultés auxquelles elles font face ces derniers temps dans les marchés togolais. Elles ont essentiellement pointé du doigt la concurrence déloyale des commerçants étrangers.

« Nous ne sommes pas xénophobes, mais on voit des étrangers qui vendent les produits que nous vendons et plus encore, c’est eux qui sont des grossistes et nous nous approvisionnions chez eux. Pire encore, nos frères nous retirent les magasins ou les places et les octroient aux étrangers soi-disant qu’ils paient bien les loyers ou les taxes, ça nous dérange, c’est embêtant, je ne sais pas quelle solution on va trouver à ce problème », a déploré la  Coordinatrice de la Plateforme, Mme Rabietou Adjabodé.

La Plateforme créée en octobre 2022, entend mutualiser les efforts des commerçantes du Togo pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie dans les marchés. Ces femmes lancent, par ailleurs, un appel à toutes les commerçantes togolaises à rejoindre le mouvement.

En intégralité, la déclaration liminaire ayant sanctionné la rencontre du vendredi dernier avec la presse.

« La Plateforme des commerçantes du Togo présente ses pistes prioritaires d’action.

Différentes associations de commerçantes des marchés du Togo se sont regroupées en un collectif dénommé Plateforme des commerçantes du Togo le 25 Octobre 2022 Cette plateforme a pour but de mutualiser les efforts des commerçantes, afin d’améliorer leurs conditions de travail et de vie dans les marchés.

Au titre de ses actions à venir, la Plateforme interviendra sur la nécessité d’avoir des interlocuteurs plus réactifs et plus disponibles au niveau des institutions dministratives. En effet, les contraintes qu’elles soumettent aux autorités ne sont pas toujours traitées avec diligence et célérité. Alors que les effets de la plupart des difficultés qu’elles soumettent sont urgentes et affectent négativement leurs performances économiques.

La plateforme veut également faire avancer la question du dispositif assurantiel et sécuritaire dans tous les marchés. En effet, à la suite des incendies à répétition survenus dans les marchés au Togo, il importe de faire prendre par les autorités des mesures efficaces et adaptées de prévention et de gestion des sinistres.

La Plateforme ambitionne également la mobilisation des différents marchés du pays au sujet de la viabilisation et la modernisation des marchés. Car certains marchés manquent à titre illustratif, de sanitaires, de lampadaires, d’assainissements adéquats, de parkings. D’autres parmi eux, font l’objet d’actes de vandalisme et de vols de la part de jeunes délinquants. Certains marchés souffrent du manque de visibilité ou de concurrence déloyale liée au non-respect des zones d’installation etc.

Ces aléas créent souvent une désaffection de certains marchés, une désorientation des clients, ou une difficulté à fidéliser les usagers. Ce qui conduit à des méventes importantes au niveau des commerçants et des commerçantes et les entraînent dans des situations d’endettement pour les uns, et de surendettement pour d’autres.

La Plateforme souhaite mettre la synergie des marchés à l’œuvre pour contribuer à la réflexion sur l’accès des commerçantes aux crédits adaptés à leurs commerces et à leurs projets de croissance. Au vu des différentes expériences, du contexte socio- économique et des profils des commerçantes, il importe que les acteurs financiers et les assurances consultent ces dernières pour concevoir les produits les plus adaptés à leurs activités et leurs besoins.

Avec l’appui de l’ATFS (Association Togolaise Femme et Sida), la plateforme a déjà organisé de nombreuses activités destinées à renforcer les capacités d’intervention des commerçantes (techniques de plaidoyer, communication interpersonnelle, négociation), ainsi que la facilitation des échanges avec différentes parties prenantes telles que les ministères de l’administration territoriale, de la protection civile, de la promotion de la femme, les banques, les Institutions de microfinances et les compagnies d’assurances.

Cette conférence de presse a également pour objectif de faire connaître la Plateforme à un plus large public et aux médias ».

Avec Icilome

Source : Togoweb.net